Quitter Paris: sauter le pas!

Ah Paris, capitale de l’amour, la ville lumière. Beaucoup rêvent de la visiter, d’autres d’y vivre. Il faut dire qu’elle a son petit charme, unique en son genre. Puis, il y a ceux, qui comme moi peut-être, n’en peuvent plus et souhaitent seulement la quitter. Certes, mais Paris est autant attachante pour les parisiens que chiante pour les provençaux (pour une bonne partie en tout cas). Pas évident de divorcer d’elle, de ses nombreux avantages, ses dizaines de transports en commun. Oui, la facilité de déplacement est sûrement ce qui m’y a retenu aussi longtemps. Puis il faut se l’avouer, il y a d’énormes opportunités à Paris. Beaucoup viennent tenter leurs chances, que ce soit des artistes, de futurs grands managers… Si vous aimez vous amuser jusqu’à pas d’heure, vous y trouverez votre compte … D’accord, il est difficile de faire autant actuellement étant donné la crise sanitaire qui nous fait vivre au jour le jour. En fait il n’est possible de rien faire en ce moment, mais bon, nous sommes tous au courant de ça, #reconfinement. D’ailleurs encore beaucoup plus de personnes partiraient bien si elles en avaient l’occasion. Ici je parle de Paris en temps normal.

Tout d’abord, je fais une petite parenthèse pour remercier les quelques personnes qui me lisent, qui m’ont déjà lu, mais surtout ceux et celles qui vont continuer la lecture. Le fait d’écrire me permet de me détendre, d’évacuer. Et si mon contenu peut être utile, ça fait toujours plaisir.

Pour vous mettre dans le contexte, cela fait un peu plus de 7 ans que je suis en France métropolitaine et que je suis en région parisienne. Bon d’accord, on va se le dire tout de suite, ce sera « j’étais« … Car ouiiiiii, j’ai sauté le pas. Après avoir longtemps hésité, mais je l’ai fait. Et vous?

Ma vie en région parisienne !

L’homme en général n’aime pas l’inconnu, et moi encore moins. Je suis arrivée à Paris (de Mayotte) après mon Bac pour poursuivre mes études. J’ai vécu quelques semaines dans la banlieue parisienne, plus de 4 ans dans Paris intra-muros et pour finir, 2 ans et quelques de nouveau en banlieue. J’ai connu ses métros, ses bus, ses RER… C’est une région dans laquelle il faut avoir une bonne montre si vous ne voulez pas courir après les transports tous les matins et fins d’après-midi, aux heures de pointes en gros. Je ne devais pas en avoir une car j’ai l’impression de n’avoir fait que ça.

J’ai donc couru après la ligne 13, la plus (tristement) célèbre si j’ose dire, pendant 3 années de ma vie. Quand j’y repense pour rien au monde je ne reviendrai à cette époque. J’ai tardé à comprendre qu’il fallait batailler afin de pouvoir rentrer chez moi. Au début j’attendais, je me rappelle avoir attendu plus de 10 rames une fois. J’ai connu les joies, les peines, les déceptions mais finalement beaucoup d’amis et l’homme qui partage ma vie à ce jour. Très vite il a fallu trouver un appartement pouvant accueillir des jeunes mariés et enfin quitter ma résidence étudiante que j’ai quand même bien squatté pour dire la vérité. J’y ai fais des rencontres formidables d’ailleurs ! Ce sera sûrement le sujet d’un prochain article.

Deux semaines après mon mariage nous avons donc trouvé ce petit appartement à Bondy, dans un secteur pavillonnaire, très calme et à proximité immédiate du tramway. Il n’était pas « wouah », un peu vieux mais nous étions dans l’urgence. Clairement il était trop cher selon nous. C’est connu que les loyers à Paris sont souvent abusifs mais de plus en plus en banlieue aussi car les gens quittent progressivement la capitale pour aller s’y installer. De plus il y a des travaux de création de nouvelles rames et d’extension des lignes de métro existantes vers ces zones là justement. C’est le projet « Le Grand Paris Express » qui va donc dynamiser ces secteurs. Donc 740€ pour 40 m2. Et c’est là qu’on regrette son statut d’étudiant et ses avantages, au revoir les APL. Malgré ça, nous étions des locataires assidus, jamais d’embrouilles avec le propriétaire qui est très sympathique et toujours présent pour le moindre souci.

Vous avez peut-être connu des périodes pendant lesquelles vous deviez choisir entre bien manger ou payer votre loyer, ça arrive. Et c’est une situation de vulnérabilité qui peut toucher tout le monde à tout moment. Mais il faut toujours se dire que si vous ne prenez pas trois repas par jour ou avez toujours le même repas pendant un court moment c’est tenable et je soutiens qu’il faut vous rapprocher des organismes pouvant vous aider sans en avoir honte. Mais si vous êtes sans toit, vous devrez aller taper à la porte des autres (ce que tout le monde ne peut malheureusement pas accepter) ou dormir dehors. Et même en ayant une famille aimante et accueillante pouvant vous loger, on est jamais mieux que chez soi. C’est mon avis personnel. Donc malgré les difficultés, le choix était vite fait.

L’envie de partir…

Ça faisait plus de 3 ans et demi que je travaillais à Paris. J’aimais ce que je faisais, je me donnais à fond, un peu trop parfois. Je me suis rendu compte que je n’avais quasiment pas le temps de passer des moments en famille, je loupais les anniversaires etc. Avec mes horaires décalées ce n’était pas évident. Puis il y a eu une succession d’événements qui ont déclenché cette envie de changement. C’était dur mais je prends les choses telles qu’elles viennent. Je ne vivais pas pire que d’autres.

Premièrement, c’est ma grossesse extra-utérine. Je vous invite d’ailleurs à lire mon article sur ce sujet pour en savoir plus. Suite à ça j’ai eu un arrêt maladie d’une semaine qui m’a permis de me reposer pour commencer, mais surtout de partager des moments avec mon binôme, de se soutenir dans cette épreuve. Vous vous doutez bien que ce n’était pas fiesta boom boom vu le contexte mais ça m’a fait du bien. Ensuite il y a eu le confinement de mars à mai. Une période sombre pour tous mais qui comme pour vous peut-être m’a permis là encore de profiter du temps. Je ne pensais plus au travail même si au bout d’un moment ça me manquait. Je ne courrais plus après les transports, j’étais moins stressée… J’ai réalisé que j’aimais ça, avoir du temps. Mais plus le temps passait plus j’étouffais. Troisièmement ce fut ma fausse couche. Je ne l’attendais tellement pas. J’étais choquée, bouleversée, frustrée. Du jour au lendemain j’ai craqué, je me suis retrouvée à chercher des logements. Je regardais partout, mais surtout en île- de-France à vrai dire. Quelque part j’avais toujours cette peur d’aller plus loin et de quitter la région. Mon mari essayait de me raisonner, m’expliquant qu’on ne pouvait pas partir comme ça, etc. Mais moi j’étais sûre et prête, il fallait qu’on parte, qu’on change de ville, de vie.

Une occasion à point nommé !

Pendant toute cette période j’étais au chômage partiel comme beaucoup de salariés, conséquence directe de la crise sanitaire. En parallèle j’avais mes cours de conduite post-confinement. Je m’occupais aussi en faisant des vidéos avec ma petite sœur sur ma chaîne YouTube, je cuisinais, beaucoup et mon corps l’a bien ressenti d’ailleurs, #kilosentrop. Mais non, je ne suis pas pour autant bonne cuisinière.

C’est donc dans ce contexte que je reçois un message de ma responsable RH me demandant si j’ai justement le précieux sésame (oui le permis). Bien évidemment toujours pas, mais je pensais passer l’examen au mois d’août, avec le recul je me dis que j’ai surestimé mon niveau. Je commence alors à me dire qu’il va peut-être y avoir une occasion à saisir. Le lendemain elle m’appelle me proposer un poste dans la métropole lilloise. Un poste que j’avais refusé cinq mois plus tôt pour différentes raisons. Après mûres discussions, j’ai convaincu mon homme qu’il fallait qu’on saisisse cette opportunité sans trop réfléchir. Je connaissais déjà le lieu pour y être allée à deux reprises, mais toutefois pas assez pour y vivre. Pour me décider, il m’a été proposé une semaine test sur place, l’occasion de découvrir les environs. Offre acceptée, une décision prise à deux bien évidemment!

Les signaux au vert

Un soir on est sorti avec des amis et j’ai ressenti un truc banal pour beaucoup mais presque nouveau pour moi, le sentiment d’avoir une vie sociale. On était là, dans ce City Wok, on discutait, mangeait ensemble, bref, je me voyais revivre des petits moments comme ça.

Ils nous ont renseigné sur les demarches à effectuer pour la recherche de logement. Puis sans tarder nous avons commencé à pointer chez les bailleurs sociaux. Oui car chez les privés les prix sont quasiment similaires à ceux de la banlieue parisienne. À la fin du séjour nous étions presque conquis, personnellement je me voyais déjà. Trois jours après notre retour nous avons reçu le petit coup de file qui fait du bien. Notre dossier est passé en commission et a été accepté. Quoi? Incroyable! Si ce n’est pas un signe de plus qu’il fallait partir, qu’est-ce c’est n’est-ce pas ? Ça fait 4 ans que j’ai déposé une demande de logement à la mairie de Paris et ce 15 octobre j’ai reçu un SMS pour la renouveler. Autant vous dire qu’avant 10 ans d’ancienneté, je n’avais aucune chance. Cerise sur le gâteau, l’appartement est situé dans le même quartier que mes amis. Mais quelle autre preuve fallait-il que j’attende?

Maintenant il fallait prendre une décision, donner une réponse. Mais une chose qui n’était pas prévue vient perturber cet enchaînement de bonnes nouvelles. J’avais tellement envie de partir que je n’y avais même pas pensé. Il faut savoir qu’à poste équivalent, on ne gagne pas toujours le même salaire en province qu’à Paris. Zut alors ! Sans faire de suspense, je perdais 200€ brut sur le mien. Mais comme on dit, l’argent ne fait pas tout. Il fallait voir au-delà. Qu’est-ce que je gagne en plus ? Un appartement 27m2 carrées plus grand et beaucoup moins cher. Je retrouvais des amis et donc une vie sociale. J’étais à proximité de mon lieu de travail, donc moins de temps dans les transports…

Nous avons tout mis sur la table, pesé le pour et le contre et la conclusion était une évidence, nous devions quitter la région. Le reste de la famille nous a soutenu dans cette démarche et ça nous a bien aidé. Le déménagement étant pris en charge par mon employeur, un très gros avantage d’ailleurs, nous n’avions plus qu’à emballer nos cartons et dire au revoir à tout le monde. Et puis, Paris n’est qu’à une heure en train, qu’à deux heures en voiture. Rien n’empêche les uns et les autres de se déplacer de temps en temps pour se voir.

Quelle bilan de cette aventure ?

Il s’est écoulé moins d’un mois entre la proposition du poste et la signature du bail. Cela fait déjà deux mois que nous sommes ici, dans cette petite ville tranquille, dans ce coin à proximité immédiate du métro, des bus, à quelques minutes de mon lieu de travail, avec des amis, de l’espace. Et je peux dire que tout ça vaut bien plus que 200€ brut. C’est donc sans regret que nous t’avons quitté chère Paris, on ne t’oublie pas et de toutes les façons on se reverra souvent. Nous viendrons passer le temps, voir la famille, nous irons aux mariages quand le Covid-19 nous aura enfin laissé respirer. Maintenant que je n’ai plus tes dizaines de transports il va falloir que je finisse par l’avoir ce fichu permis. Oui, parce qu’ici j’ai l’impression que tout le monde est véhiculé. Le soir quand je sors du travaille les gens doivent penser que je me suis perdue. C’est à peine si je croise un autre piéton. Vous avez donc compris ce qu’il faut faire avant d’aller en Provence.

Enfin, voilà les amis. Si vous êtes dans cette situation, que vous hésitez à sauter le pas, sachez que l’inconnu peut en effet faire peur mais peut également réserver de belles surprises. Il arrive un moment de notre vie où l’on a besoin d’un changement. Il peut être moindre ou radical, mais il ne faut pas en avoir peur. Pesez le pour et le contre, ce que vous perdez mais surtout ce que vous gagnerez. L’argent ne fait pas tout et un rythme de vie sain est à mon sens plus important.

On verra si je vous dis la même chose d’ici quelques mois. Nous sommes de nouveau en confinement, et je pense déjà ressentir la différence. En attendant prenez soins de vous et vos familles et n’hésitez pas à commenter pour partager vos expériences et ressentis. Abonnez-vous à ma chaîne YouTube également, j’aimerais revenir avec du contenu mais…

Bon courage à tous et à très bientôt!

NasYou

3 réflexions sur « Quitter Paris: sauter le pas! »

  1. Bonjour. Je suis tombée par hasard sur votre site. J’adore le ton, la fraîcheur et le fait que vous ayez choisi Lille en ville d’adoption me rappelle mes vieux souvenirs d’étudiante. Comorienne aussi j’aime le regard sans concession mais plein d’humour des quelques notes que j’ai pu lire. Bravo!

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