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Intimement touchée

On dit que si notre action peut aider ne serait-ce qu’une personne, alors elle en vaut la peine. Mais serait-ce égoïste de vous dire que la première à qui ça aide de vous partager mes pensées, c’est sans doute moi.

Les filles, je vous ai entendu quand vous m’avez dit que ça vous fait du bien de me lire. Alors avançons ensemble, dans la joie et la tristesse. D’ailleurs, n’hésitez pas à me raconter vos histoires, si bien sûr vous souhaitez les partager et peut-être vous aider à votre tour.

Le temps du constat

Pour aujourd’hui, je vais vous parler de mon ressenti actuel sur ma vie de maman. Plus particulièrement de ma relation avec mon fils. À l’instant où j’écris ces quelques mots il dort dans mes bras. Je pourrais le porter ainsi jusqu’à pas d’heure s’il en ressent le besoin. Moi je le ressens.

Voilà déjà 18 mois que notre aventure a commencé. 9 mois passé dans le stress et la peur de le perdre. 9 mois pendant lesquels je me demandais quelle genre de mère j’allais devenir. Mais je réalise que ces choses là ne se prévoient pas. Elles s’apprennent avec le temps. On s’adapte, à lui, à nos propres capacités, à nos proches. Autrement dit dit, c’est tout notre environnement qui le détermine.

Pendant 7 mois c’était mon pied sa poussette. Quasiment du lever au coucher c’était nous deux. Bien sûr il y a son père, notre famille, mais je vous parle là de notre relation mère-fils. En allaitement exclusif depuis sa naissance, je me sentais utile, presque indispensable à son bien être, à sa survie. Mais c’est avoir tord et se donner du pouvoir que de penser qu’une personne, même notre propre sang puisse dépendre de nous à 100%.

Une déchirure nécessaire

Cela fait déjà deux mois que mon petit soldat a commencé à découcher. Il a la chance d’avoir ses grands parents à proximité, alors il en profite, eux aussi. C’est tellement beau et touchant de constater l’amour qu’ils lui portent. Cet attachement à ce petit être qu’ils ont tant rêvé avoir dans leurs bras. L’aventure était longue et difficile mais seul le résultat compte n’est-ce pas?

Je disais, deux mois qu’il fait des allers-retours. Deux mois qu’il a donc commencé à prendre du lait infantile. Nous avions introduit sa diversification alimentaire depuis ses quatre mois. Ce n’était donc pas compliqué pour lui de ne pas avoir pour seule nourriture la délicieuse tétée de sa petite maman. En effet, ce n’était pas difficile pour lui. Non. Mais ça l’était beaucoup pour moi. J’avais beau lui tirer son lait, ce n’était plus la même chose. J’ai eu l’impression que notre complicité était mise à mal. Vous pensez peut-être que j’exagère mais non. Ceci dit, quand il me voit il sursaute, me sourit, se dirige vers moi, alors ça me rassure.

Oui, ça me rassurait jusqu’à ce que je réalise brusquement que ça y est. L’inévitable est déjà arrivé. Plus de lait, il n’en ressent plus le besoin. Bon il faut dire qu’il mange de bons petits plats (pas si bons pour nous les grands). Mais plus sérieusement, j’ai l’impression que le cordon a été coupé une deuxième fois et ça m’a profondément touché. Mon bébé est sevré.

J’avais arrêté de travailler car mes horaires ne correspondaient pas vraiment à ma nouvelle vie de jeune maman. Parce qu’il était indispensable pour moi d’être présente pour mon fils. Parce que je ne voulais pas non plus perturber le bon fonctionnement de mon lieu de travail, preuve en est d’ailleurs que personne n’est indispensable. Mais maintenant qu’il n’a plus besoin de moi H24, du moins pas autant qu’à ses premiers mois, c’est moi qui suis perturbée.

Une grosse remise en question

J’ai l’impression que ma vie a perdu son sens, je me cherche. Ce temps que je n’avais pas avant, je ne sais pas quoi en faire maintenant. J’ai tellement de projets pourtant, mais par où commencer? J’ai besoin d’occuper mon esprit, mais par dessus tout me sentir utile. Travailler pour travailler n’est pas ma meilleure option je le sais. Alors il va falloir se bouger rapidement si je veux éviter la dépression. Mais ne suis-je pas déjà plongée dedans ? Ne suis-je pas dans le déni ? Vous l’aurez constaté, ça fait beaucoup d’interrogations. Sans doute la peur d’échouer, de ne pas faire ce qu’il faut.

Et vous les filles ? Comment avez-vous vécu votre séparation avec votre bébé ? Que ce soit pour retourner au boulot ou pour d’autres raisons. Arrivez-vous encore à ressentir cette émotion de votre première rencontre ? Comment gérez-vous ce rôle de maman? Je dis les filles en réalisant qu’on ne parle pas assez des supers papas.

Parfois je le regarde avec une pointe de nostalgie. Il a grandi si vite mon petit soldat. 9 mois, le temps qui a été le nôtre. Et maintenant 9 mois que c’est nous 2, non pas contre le reste du monde, mais avec lui. On dit qu’aimer c’est savoir laisser partir, moi je dis que t’aimer c’est laisser chacun t’aimer à sa manière, te porter, partager avec toi ces moments qui seront tes (beaux) souvenirs de demain.

Je remercie Dieu de nous permettre de te voir grandir en famille, mon fils, ma chair. Ta seule présence doit suffire à me motiver pour t’offrir le meilleur. Je t’ai voulu et tu ne m’a rien demandé. Alors j’espère ne pas te décevoir et plus fortement, que tu m’aimeras autant que je t’aime. Mon champion, futur grand frère…

Amicalement,

NasYou.

Nos premiers pas, nos premiers mois.

Sans une longue introduction je suis prise d’une envie de m’exprimer, d’écrire ce que je ressens à cet instant. Et c’est en m’adressant à mon petit garçon que je regarde dormir que je le fais.

Je t’écris ceci comme pour me rappeler de ce temps. Pour le jour où j’aurais oublié les détails de nos débuts. Tu dors pendant que je rédige ceci. Une larme coule sans que je n’en connaisse la raison. Mais je sais qu’elle doit être belle car je n’ai mal nul part.

Mon bébé, mon petit soldat. Le temps est passé si vite tu sais. Je me revois encore sur ce lit de la maternité. 24h pendant lesquelles je n’ai fait que m’inquiéter. Mon col s’ouvrait à peine, plus le temps passait et plus j’avais mal. Alors j’ai fini par craqué je te l’avoue. Au bout de 8h de douleur, j’ai fini par la prendre, la fameuse péridurale. Je rêvais pourtant d’un accouchement naturel… Mais non, je n’ai pas échoué car tu es là. Grâce à Dieu nous en sommes sortis indemnes.

Oh non je n’ai pas oublié. Quelques cicatrices te caractérisent c’est vrai. Oui, car après plus de 30h pendant lesquelles tu as hésité à sortir, tu as enfin décidé de venir à moi, à nous. Mais tu as pris un tél élan qui t’a fait perdre beaucoup d’énergie à la ligne d’arrivée. Alors la belle équipe qui m’entourait a su réagir au bon moment. Quelques cuillères (qu’on appelle forceps dans le langage des grands) t’ont cueilli. Ainsi tu as quitté ton habitat pour rejoindre ce monde. Ce monde qui j’espère te conviendra, et te laissera de beaux souvenirs de ta vie ici bas.

Mais pourquoi ai-je une autre larme qui s’invite ? Oh mon fils. Il est peut-être trop tôt pour le dire mais tu grandis si vite. Je passe toutes mes journées avec toi depuis ce lundi là. J’ai pourtant l’impression d’avoir manqué une étape. Je ne dors pas quand tu dors comme je devrais le faire. Est-ce la peur qu’il t’arrive quelque chose qui m’effraie? J’imagine que les jeunes mamans passent par cette appréhension à un moment donné. Mais il faut bien que je me repose pour ensuite bien profiter de nos moments à deux.

Voilà que maintenant tu veux déjà t’asseoir, te tenir ton biberon. Voilà déjà que tu veux parler à tél point que ta voix j’en ai fait une sonnerie. Peut-être dans ton langage me dis tu des choses mignonnes. Même si j’ai parfois l’impression que tu me cries dessus aussi. Cela dit ton beau sourire m’apaise. Oui, tu souris très souvent, parfois même dans ton sommeil. J’aimerais tellement voir ce que tu vois, avoir ton innocence…

Enfin voilà… Dans peu de temps je dois reprendre mon activité professionnelle. Je me demande encore ce que je vais faire, comment je vais vivre notre séparation. M’occuper de toi est mon plus beau travail sache-le. Me pardonneras-tu pour mes absences ? Je l’espère car c’est maintenant pour toi que je donnerai tout de moi.

Tu dors encore, et je suis toujours là. Remplie d’inquiétudes, à me demander ce qui sera bon pour toi. La peur de t’abandonner, de rater des moments privilégiés. J’espère malgré tout être une mère à la hauteur. À la hauteur de mon désir de t’avoir, à la hauteur de tes attentes (sans exagérations n’est-ce pas). Allez, je vais essayer de fermer l’oeil car dans peu de temps tu vas réclamer ton tété puis rester éveillé jusqu’à pas d’heure. Je vais te supplier de te rendormir et tu me riras au nez. Eh bien je n’avais qu’à dormir quand tu dormais…

Vous est-il déjà arrivé de remettre toute votre vie en question à l’arrivée de votre enfant ? Au sens que vous voulez lui donner…etc.

Amicalement.

NasYou.

Maternité: Enfin maman!

… Il a tenu bon et il est là !

Certains l’avaient peut-être deviné et je l’ai déjà montré, mais que ça fait du bien de pouvoir enfin le dire. Je suis maman ! Ces 9 mois sont passés tellement vite. Comment les résumer en quelques lignes? Pour ceux qui nous rejoignent, n’hésitez pas à parcourir l’onglet « Maternité » pour comprendre cet enthousiasme.

L’annonce de ma grossesse

Comme je vous le disais, le résultat de la prise de sang s’est avéré positif. Et c’était la première fois qu’il l’était autant. Mon mari était donc à la maison mais je n’ai rien laissé paraître. Il allait retourner au travail et je ne voulais pas qu’il se pose mile questions. J’aurais aimé faire comme dans les films ou comme sur Instagram avec une annonce de rêve… Mais non, le rêve c’était déjà ça pour moi, savoir que nous allions peut-être enfin devenir parents.

Pour lui annoncer la bonne nouvelle, j’ai tout simplement glissé le test de grossesse sous son oreiller. Espérant que dans la nuit il le retrouve par hasard. J’ai attendu des heures pour qu’il me fasse un signe mais rien. Ô que c’était frustrant. Je vous l’avoue, j’ai perdu patience et je l’ai guidé. Quand il l’a vu, il a à peine réagit. C’était la peur sans doute. Son premier réflexe était de me dire que nous devions confirmer ça avec une prise de sang. Sans tarder je lui montre les résultats. Un sourire commence à se dessiner, puis s’en est suivi un gros câlin rempli d’espoir, une unième fois.

Une échographie très précoce

Première échographie à 5SA

Le lendemain, j’avertis aussitôt l’hôpital dans lequel je suis suivie pour expliquer la situation. On m’invite à m’y rendre pour une échographie précoce afin de déterminer s’il s’agissait bien d’une grossesse évolutive ou potentiellement d’une GEU. Et vous savez quoi? Pour la première fois tout allait bien. Je l’ai entendu dire que la grossesse était bien localisée et semblait être évolutive. Deux semaines plus tard, un autre rendez-vous l’a confirmé. L’aventure commençait enfin pour nous. J’avais tellement envie de partager ça avec vous, avec tous ceux et celles qui attendent aussi ce moment… Mais il fallait patienter et m’éviter tout stresse. Il fallait juste la vivre et profiter de chaque étape.

Mon premier signe de grossesse

Bien que j’avais réalisé ce qui se passait en moi, je ne me sentais pas enceinte. J’avais toujours cette peur de me réveiller avec des douleurs et finir aux urgences. J’avais hâte que le temps passe pour voir pousser mon ventre. Hâte de réaliser mon échographie du premier trimestre, qu’on me rassure. Jusque-là je n’avais rien dit à personne. J’allais au travail comme si de rien était mais avec beaucoup de prudence tout de même.

Un matin alors que j’étais seule, mon premier vomissement s’est manifesté. Vous me prendrez pour une folle si je vous décrivais à quelle point j’étais heureuse. Je me rappelle même avoir envoyé un message à mon mari pour ça. Je n’étais jamais arrivée à ce stade précédemment alors oui j’étais peut-être trop enthousiaste. Ce sont sans doute des choses anodines pour certains mais qui ont beaucoup d’importance pour d’autres. Les jours suivants ça s’est amplifié, à tél point que ca devenait plus compliqué de le cacher à ma famille.

Une grossesse bien menée

Malgré mes antécédent et le fait est que mon travail me faisait énormément bouger, j’ai plutôt mené une grossesse sans complications particulières. J’ai beaucoup vomi (désolée pour les détails) et perdu du poids. Ça a d’ailleurs continué jusqu’au jour de l’accouchement. Côté envies de grossesse, je n’en ai pas eu. Je sais juste que je ne supportais ni le curry ni le lait. N’hésitez pas pour celles qui l’ont vécu à nous dire quelles ont été les vôtres.

J’ai dû arrêter de travailler à 6 mois et demi de grossesse. Je ne pensais pas tenir aussi longtemps à vrai dire. En effet, la fatigue me gagnait de plus en plus et je ne voulais prendre aucun risque. D’un côté j’avais du mal à lâcher prise mais de l’autre je ne voulais pas devenir un handicap pour notre équipe. J’ai par la suite pris ce qu’on appelle un « congé pathologique » pour me reposer. Je fais une petite parenthèse pour remercier ma RH et mes collègues de travail qui ont toujours été bienveillants. Mais également les parents (clients) qui me donnaient des petits conseils à chaque fois. Il y a des parties de cette aventure qui méritent un article entier alors je vais m’arrêter là pour ne pas vous épuiser.

Je partage mon histoire pour vous dire de toujours vous battre pour ce que vous souhaitez, de garder espoir et de prier pour que votre démarche aboutisse. Parfois il suffit d’un essai pour y arriver, d’autres fois des années. Il m’a fallu 4 ans mais certains doivent patienter beaucoup plus et j’en suis consciente. Ce n’est pas tant le temps qui m’a fait mal, mais les épreuves (fausses couches et GEU), les allers et retours à l’hôpital, les examens à répétition, gérer les déceptions…

À l’instant où je termine cet article, ma main gauche caresse sa petite tête entre 2 phrases. Je crois que je n’arrive pas encore à décrire ce que je ressens tellement parfois j’ai du mal à réaliser qu’il est bien de moi. Qu’il est celui que j’attendais depuis si longtemps et qui j’espère, a ouvert la voie à ses futurs frères et sœurs. À chaque fois que je le regarde, je revis mon accouchement, j’entends ce « plouf » de sa sortie de mon ventre. Quel aventure !

Un grand merci si vous êtes arrivés à cette phrase. Maintenant que je vous l’ai enfin annoncé, je peux partager un peu le quotidien de ma vie de maman avec vous ici, et/ou sur les réseaux sociaux. Enfin, si je trouve le temps de le faire, car oui c’est une autre histoire.

Amicalement,

Nasyou!

Maternité : Mon bébé miracle?

Chers lecteurs,

C’est avec beaucoup de plaisir et d’émotions que je vous retrouve. J’aurais aimé vous partager chaque étape de cette aventure mais il fallait que je la vive, que je vois où elle me mène. Je ne voulais pas aller trop vite, vous connaissez les déceptions que j’ai pu avoir. Peut-être avez-vous vécu les mêmes. Autrement je ne le vous souhaite pas.

Vous l’avez peut-être compris, nous allons encore parler de maternité. C’est le sujet que j’explore le plus car c’est mon combat depuis des années. Sur mon dernier article « Futurs parents, un noble combat » je vous racontais l’échec de ma 3ème grossesse. Celle qui s’est arrêtée sans qu’on ne comprenne la raison. Comment se relever après tout ça ? Il faut avoir la force de vouloir continuer d’essayer n’est-ce pas !

Je me suis de nouveau dit, « ce sera pour la prochaine fois« . C’était sans savoir ce qui allait m’arriver. Pour faire court, alors que j’attendais tranquillement le retour de mes rrrr, tout en essayant de m’en remettre psychologiquement, l’impensable est arrivé: test positif. Avec mes malheureuses expériences, j’ai compris qu’il ne fallait pas perdre de temps au moindre doute. Alors je me suis encore retrouvée dans ce laboratoire et j’ai encore attendu des heures à stresser pour avoir les résultats. Et quels résultats !

Rebelote!

Je n’ai même pas eu le temps d’avoir le retour des couches que je découvre que je suis de nouveau enceinte. Encore ? Comment on accueille une telle nouvelle ? Aucune émotion. Ni de la part de Monsieur, ni de la mienne. Le taux bêta HCG était cependant correct. Il était hors de question d’annoncer à qui ce soit cette nouvelle. Mais pour combien de temps allions-nous garder ça secret ?

Une semaine plus tard, rebelote. Douleurs insupportables dans la matinée. Tellement insupportables qu’on a dû appeler le SAMU m’embarquer. Une fois arrivée aux urgences, on m’apprend que je suis entrain de le perdre. J’étais effondrée, et j’avais tellement mal en même temps. Pour la 4ème fois. Était-ce la grossesse de trop? Pour moi oui. Après 3 jours d’hospitalisation, c’est parti tout seul. Pas de traitement, tout naturellement. C’était de nouveau une GEU. Pour moi il était clair que je ne voulais plus revivre ça. Ni le faire revivre à mon époux. C’est bien trop douloureux. Il fallait prendre le temps de trouver la cause de ces échecs. Le temps de nous reconstruire, de retrouver une vie de couple. Parce que ce combat peut malheureusement être cause de rupture. Non pas par manque d’amour, mais parce que c’est pesant, d’un côté comme de l’autre.

On m’a alors proposé de faire une cœlioscopie pour explorer mes trompes. Car une des causes pouvait être qu’elles n’étaient pas assez perméables. J’avais peur, n’ayant jamais subi d’opérations avant. Mais je devais savoir, alors il fallait être courageuse, aller jusqu’au bout de la démarche. Deux mois plus tard c’était chose faite. Plus de peur que de mal. J’ai juste le souvenir du moment où j’ai ouvert mes yeux en salle de réveil. De retour dans ma chambre, j’ai surtout retenu cette ceci : « il n’y avait rien de grave. Juste quelques adhérences. Vous devriez tomber enceinte naturellement dans les mois à venir. Et puis, si ça n’arrive pas, on peut toujours y arriver autrement« . Elle était tellement rassurante cette dame et je l’en remercie. Maintenant il fallait s’en remettre de nouveau. Rien de bien méchant. Quelques incisions qui ont cicatrisé assez rapidement. Ces quelques cicatrices qui me rappelleront toujours à quel point je l’ai voulu. Parce qu’il arriva, enfin, je l’espère.

Et après?

Suite à cet épisode difficile j’essayais de ne plus trop y penser. Mais ce n’est pas si évident que ça, vous le savez. On voit des signes partout. Il suffit de passer devant le rayon pharmacie au supermarché pour être tentée d’acheter de nouveau ce test. Mais il fallait lâcher prise. Les filles il faut lâcher prise à un moment donné. Ne pas stopper le combat, non. Juste se reposer, penser à autre chose, profiter de la vie de famille, du temps…

Me sentant de nouveau prête, j’ai fait une série de prises de sang et de tests pour entamer un parcours PMA. Il s’est avéré qu’il me manquait une dose de vaccin contre la rubéole. Mais pour la réaliser, il faut absolument s’assurer de ne pas être enceinte. Par précaution je décide d’attendre car ma période d’ovulation venait de passer. 15 jours plus tard mes rrrr n’arrivent pas. Pas de panique, peut-être est-ce le vaccin contre la COVID-19 qui provoque ce retard. Mais encore 3 jours après, toujours rien. Alors il fallait me rassurer. Je ne m’attendais à rien pour ne pas être déçue. Toute tremblante, je rentre avec deux tests de grossesse à la maison. Mon mari n’était pas là. Je me suis dit au pire je le jette avant qu’il n’arrive si c’est négatif. Mais au bout de quelques secondes à peine, la fameuse 2ème barre est apparue. J’ai crié tellement fort de l’intérieur. J’ai pleuré, puis j’ai remis le test dans la boîte. Juste après, je suis encore retournée dans ce laboratoire pour me rassurer. Mais il fallait attendre quelques heures. Quelques heures pendant lesquelles je ne dirai rien à personne. Puis dans l’après-midi le verdict tombe…

Un nouvelle lueur d’espoir ?

Résultat du test: Grossesse intra-utérine évolutive avec un taux bêta HCG de plus de 7000 mUL/mL… J’ai tellement pleuré de joie, vous ne savez pas à quelle point. C’était la première fois que l’émotion était aussi forte. J’étais déjà un peu absente des réseaux sociaux, mais depuis cet instant j’ai presque déserté. Je voulais vivre cela sans pression, voir où ça allait nous mener. Voilà pourquoi je n’écrivais plus et pourtant l’envie n’a jamais manqué.

Cet article est bien trop long vous ne trouvez pas? Alors je vous promets de vous écrire une suite très rapidement. A-t-il ténu ? Que s’est-il passé après ? … Je voudrais juste vous dire de ne jamais abandonner, de toujours y croire et d’espérer. Prier Dieu pour qu’il nous aide dans notre quête. Ce n’est pas facile, je le sais bien …

En fait non, je ne peux plus attendre chers lecteurs. Les détails arriveront prochainement mais voilà. Il a tenu bon. Il est …

N’abandonnez jamais !

Amicalement,

NasYou

Étudiante: mon meilleur Ramadan avec les voisines solidaires

Nous sommes à quelques jours du mois béni du Ramadan et à chaque fois qu’il approche, j’ai la même sensation, les mêmes souvenirs qui remontent. Il y a des moments qui ne se remplacent pas, qui ne s’effacent pas. Il y a des rencontres que l’on n’oublie pas, et ce malgré le temps… qui passe et nous éloigne.

Ça faisait à peine plus d’un an que j’étais en France métropolitaine, toute nouvelle, arrivant de Mayotte. Je ne connaissais pas grand monde mais j’avais la chance d’habiter chez ma tante et je n’étais donc pas totalement seule. Je la suis très reconnaissante. Mais une envie d’indépendance m’a prise et j’ai fait le nécessaire pour trouver un logement étudiant. Sans grande difficulté (bizarrement d’ailleurs) j’ai eu un studio à Paris, dans le 11 ème arrondissement. Aussitôt j’emménage et commence ma nouvelle vie de solitaire. Mes amis étaient partout, sauf dans le coin. En réalité beaucoup évitaient la région Ile-de-France, connue pour être bien trop cher pour les étudiants. J’avais un 18m2 pour 445€, donc je les comprends. Heureusement que l’APL et la bourse existent n’est-ce pas? Même avec ça, il est souvent difficile de joindre les deux bouts. Mais malgré tout, j’étais bien dans mon petit chez moi. Je croisais des locataires de temps en temps, un « bonjour », un « bonne soirée » en quittant le hall d’entrée et ça s’arrêtait là. Ça a duré ainsi environ 3-4 mois, puis …

PUIS UN JOUR TOUT A CHANGÉ…

Quand on dit que la communication est la clé de beaucoup de choses, c’est vrai. Il a suffit d’aller au delà du simple bonjour pour faire ces rencontres inoubliables. Ma mémoire me fait défaut, je n’ai pas les dates exacte en tête, c’était en 2015. Mais je me souviens que ça a d’abord commencé avec ma voisine de porte (droite pour être plus précise). Elle est d’origine tunisienne et moi comorienne. Le courant est passé, puis elle m’a présenté à sa voisine de droite, sénégalaise, ensuite à ma voisine de gauche, sénégalaise aussi. Ce fut le début d’une belle complicité qui entre temps a connu des hauts et des petits bas mais dont je ne garde finalement que le meilleur.

Ce bien fou de ne plus se sentir seule, de pouvoir demander de l’aide en cas de besoin, de pouvoir discuter et se découvrir des points communs. Et justement, il se trouvait que nous étions (et sommes) toutes musulmanes et ça avait son importance contenu du sujet dont il est question. Petit à petit c’etait devenu normal de prendre de nos nouvelles, de se rendre visite, de partager des repas. À tel point que lorsque le mois de Ramadan est arrivé, c’était comme une évidence. Ça paraît exagéré mais j’ai beaucoup d’émotions en y repensant, tellement j’ai adoré cette période de ma vie. D’autres voisins nous ont rejoint (le Sénégal en force). Parfois nous avions des invités, plus on est nombreux mieux on mange. D’accord, je viens de l’inventer celle-ci. Mais concrètement il y avait toujours assez de nourriture pour tout le monde. On se recevait à tour de rôle, on contribuait financierement pour l’achat des ingrédients selon les besoins. On mangeait les plats des unes et des autres: J’ai découvert le thiéboudienne (le plat national du Sénégal, tellement bon d’ailleurs), les briques tunisienne… J’ai fais découvrir le pilawu, les couscoumas… Bref, un vrai régal.

Ce qui était super dans tous ça, c’est que peu n’importe nos occupations dans la journée ( les cours, le travail) nous étions sûres de pouvoir bien manger le soir en rentrant grâce à cet élan de solidarité et de générosité. Quand on sait que des étudiants meurent seuls dans leurs chambres et parfois même de faim, j’étais consciente de la chance énorme d’avoir cette convivialité. Avec la crise sanitaire actuel ce ne sera pas aussi évident pour beaucoup de partager des moments comme ceux-là. Être à plusieurs, manger, rire, sans la peur de se transmettre ce pénible virus. Mais je vous encourage malgré tout à créer des liens avec vos voisins, c’est très important. Avant même vos parents et frères sœurs qui se trouvent peut-être à l’autre bout du monde ou à des centaines de kilomètres, ce sont les premiers qui pourront vous aider, vous secourir, vous dépanner. J’en ai eu la preuve à maintes reprises.

LA FIN D’UNE ÉPOQUE, LE DÉBUT DE NOS NOUVELLES VIES

Mais comme toute belle histoire, la nôtre avait une fin. Au fur et à mesure que le temps passait, les choses ont commencé à changer. Il faut dire que nous étions toutes devenues des squatteuses. Plus personne n’avait le droit d’être là. L’idée selon laquelle on trouve un emploi et un logement après à la fin de nos études reste utopique. En attendant on perd des avantages qui nous plongent (presque) dans une situation de précarité. Alors non, il n’est pas facile de rendre les clés pour aller dormir dehors. Et c’est la réalité de beaucoup de jeunes.

Cela dit, nous avons réussi à en sortir. Je ne sais plus dans quel ordre c’est arrivé mais il y a eu des mariages, des voyages, des déménagements, des heureux événements. Ma Sali, ma Maymouna, ma Hadjara ma Ilhem et ma Hadi, toutes ont quitté la résidence seules ou à deux pour leurs nouveaux projets. J’ai connu un mois de Ramadan sans elles, puis à mon tour, en dernier, je me suis mariée et j’ai enfin déménagé. Que des changements positifs, un pas vers une nouvelle vie, le début de notre présent. Bien sûr que c’était des bonnes nouvelles, mais pour moi les départs étaient une déchirure. C’était comme une famille, j’y étais attachée. Je pense que chacune de nous l’était à sa manière, mais la vie devait suivre son cours. Les belles histoires d’amour, le travail … Aujourd’hui nous sommes dispersées en France, au Sénégal, en Angleterre… Certaines sont mamans, d’autres le seront Incha’Allah.

Pour conclure, j’ai beaucoup aimé les trois années passées dans cette résidence. Mon dernier Ramadan était aussi rempli de solidarité avec mes nouveaux voisins, très sympathiques. Mais je n’arrêtais pas de penser aux deux premiers, à tout ce qu’on aurait pu faire, tous ensemble réunis. Parfois j’ai envie de revivre cette époque malgré les galères financières et les petits coups de blues. Tout ça pour connaître à nouveau ces agréables moments de partage. Un grand Merci la team FAR1 pour votre générosité ❤. J’en garde de très bons souvenirs.

Ah c’était la belle époque ! On mangeait tellement bien !

Bon, voilà les amis! Ce n’est pas tout mais j’ai des préparatifs à faire pour ce mois béni. Les samoussas et les couscoumas doivent remplir le frigo. Je n’aurais pas les saveurs de la Tunisie et du Sénégal, mais je vous ferai partager ceux des Comores en attendant peut-être un jour, de possibles retrouvailles.

Bon courage à tous!

Amicalement,

NasYou.

Je t’ai aimé …

C'était un amour des plus forts 
La plus sincère de mes histoires 
On a vécu le meilleur et le pire 
Avant que tout s'effondre comme un empire 

Je ne m'explique pourquoi et comment 
Tout est devenu si différent 
Comme si du jour au lendemain 
Rien, rien avait existé

Tu as décidé de partir 
J'ai fait le choix de ne pas te retenir 
Ni te haïr ou te faire souffrir 
Car je ne te veux que du bonheur 

Je ne suis pas de ceux qui disent 
Si tu n'es pas à moi tu ne seras à personne 
Tu n'es pas un objet à qui on attribue un propriétaire 
Je t'ai aimé, je connaîs ta valeur 

Je te mentirais si je te disais que tout allait bien
Souvent je ris, parfois je pleure 
Entre nos quatre murs je fais des va-et-vient 
Puis je réalise que je n'ai plus rien

Je n'ai pas vu les signes de cette fin
Ce n'est pas la meilleure mais elle n'est pas tragique
Oui, tu me manques
Mais un autre a pris ton coeur sans aucune résistance de ta part 
Alors ...

Tu as décidé de partir 
Et j'ai choisi de ne pas te retenir 
Ni te haïr ou te faire souffrir 
Car réellement, je te souhaite le meilleur 

Aucune rancœur ne me fera du bien
Peut-être suis-je celui qui a brisé nos liens 
Je garde confiance en l'amour 
Et espère rencontrer un jour 
Celle qui m'aimera autant que je t'ai aimé Toi

On peut se quitter sans s'entretuer
Sans laisser derrière nous du sang et des orphelins 
Car certes notre histoire s'est terminée 
Mais non, rien est terminé 

Quand on a autant aimé 
Comment peut-on autant détester
L'amour ne fait pas exception 
Comme tout histoire il a un début et une fin
De même qu'on a su l'accueillir 
Il faut savoir le laisser partir 

Il est difficile d’accepter une séparation contre notre volonté. Mais rien ne justifie de frapper, de tuer, car les sentiments ont changé. Courage à toutes les femmes qui se voient obligées de rester pour éviter le pire. Confiez vos peurs à qui pourra vous aider à vous en sortir.

Affectueusement,

Des hommes qui vous veulent du bien.

Mamie, mon amie …

Il arrive parfois de se poser des questions, il le faut d’ailleurs paradoxalement à mes dires. Des moments de doute qui mettent notre vie entre parenthèses. Des blessures qui refont surface, des incertitudes, des désespoirs… Chacun a ses raisons bien identifiées, ou pas. Car il arrive parfois de se chercher, dans l’espoir de… Mais cela vaut- il le coup de passer autant de temps à se questionner, quand justement le temps, lui, passe et ne revient pas?

Mamie, je voudrais commencer par te dire que je t’aime. Ce n’est pas quelque chose que l’on se dit souvent chez nous, voire quasiment jamais. Par pudeur je ne sais pas, mais je te le dis aujourd’hui. J’ai passé beaucoup d’années loin de toi mais je ne t’ai jamais oublié. Si tu t’es sentie délaissée je te prie de me pardonner. Souvent j’essaie d’imaginer ma vie là-bas, à la maison avec toi. Tu m’aurais sûrement raconté beaucoup d’autres de tes contes, tu m’aurais conseillé, tu m’aurais engueulé, mais surtout tu m’aurais protégé. Oh qu’avec toi je me sentais en sécurité, je l’ai réalisé au fil des années. Mais tout arrive pour une raison, aujourd’hui je suis ici et toi toujours là bas, chez nous. Chaque personne que j’ai rencontré a contribué à faire de moi qui je suis. Mais toi mamie, tu m’as donné les bases.

Parfois on néglige les personnes qui nous sont chères, pris par le temps, le boulot, les loisirs… Puis arrive un moment où cette phrase qui résume tout nous rappelle à la réalité : c’est lorsqu’on perd quelqu’un que l’on se rend compte à quel point cette personne est importante dans notre vie. J’ai cette peur constante de te perdre mamie, mon amie. Mon plus grand rêve tu le sais serait que tu puisses poser tes yeux sur le visage de mon enfant. Même à travers une image étant donné la distance qui nous sépare. L’enfant de ta petite fille, l’enfant qui n’est pas encore là, l’enfant que je désire tant. Un rêve que mes sœurs et moi partageons sûrement, que l’une de nous réalisera bientôt si Dieu le permet.

Peux- tu imaginer la douleur que j’ai eu quand je t’ai vu me regarder avec ta fragilité. Tu ressemblais à cette enfant qu’on a envie de prendre dans ses bras, de câliner, mais surtout de rassurer. C’est à peine si tu pouvais parler mais j’ai réussi à te décrocher un sourire. L’image qu’on a tous envie de garder, si ça devait être la dernière. Mais ce n’est pas la dernière, n’est-ce pas mamie? Tu dois tenir, être forte comme tu l’as toujours été jusqu’ici. Enfant unique tu avais peur de te sentir seule. Mais tu as réussi à créer une grande tribu qui t’entoure, dont j’ai l’honneur de faire partie. Je voudrais te dire merci, merci pour ton courage, pour tes sacrifices.

Je ne pourrai jamais rattraper le temps perdu, mais je garde précieusement nos moments vécus. Vivre, c’est ce qu’il faut faire, se dire les choses à l’instant T. Nous vivons tous avec cette peur de perdre un être proche. Nous y pensons plus souvent qu’à notre propre mort. Mais on occulte tout, voulant garder l’espoir que cela arrive le plus tard possible, voire que ça n’arrive jamais. Mais voilà, ainsi va la vie. Jeune ou vieux chaque jour de plus est un pas vers l’inévitable. Tu m’as dit avoir vu tous tes amis partir, ne plus rien attendre de la vie, avoir déjà abandonné ce monde, mais il te reste tant à vivre, mamie.

Mamie, au nom de tes dix-huit petits-enfants si je ne me trompe pas, je me suis permise d’exposer en public ces quelques lignes intimes pour te dire qu’on t’aime, qu’on t’aime. Chacun de nous saura te le dire avec ses propres mots. On te surnomme « Générale » en rigolant parfois, mais la vérité est que tu l’es, une vraie rassembleuse. Tu es la fondation même de notre famille, le fil conducteur de notre histoire.

En cette période difficile, avec un avenir aussi incertain, il est peut-être temps de prendre le temps de créer dans ce chaos, de bien meilleurs souvenirs. J’ai les miens avec toi et j’espère avoir la chance d’en avoir d’autres. Porte-toi bien, coco, mon amie !

Une grosse pensée pour toutes les mamies du monde. Un grand hommage à toutes celles qui sont parties prématurément, emportées par cette crise sans parfois avoir le temps d’entendre ces quelques mots doux qui apaisent le coeur. Pour ceux qui le peuvent encore, il n’est pas trop tard.

NasYou !

Harcelée …

J’aimerais,
J’aimerais être là pour te dire que non
Non, tout n’es pas perdu, rien n’est fini
Non, tu n’es pas seule, bien que tu penses que si.

J’aimerais être la petite voix qui raisonne dans ta tête
Qui te rassure et qui te dit qu’on pourra toujours faire la fête
Ta joie, ton énergie, rien ne doit disparaître
Mais ma puce ne t’inquiète pas, tu as le droit d’être triste.

Oui triste,
Tu as le droit de lâcher prise et de dire que tu vas mal
De verser quelques larmes pour soulager ton coeur. Un trop grand coeur que tu oublies parfois de chérir.

Tu veux rester forte face à tous ces autres
Cacher tes points faibles, pour ne pas être vulnérable,
Mais stop.

Oui Stop!
Respire, pleure, crie!
Dis-leurs que tu es humaine, que tu n’es pas un phénomène
Que ta vie c’est la tienne et que tes choix t’appartiennent
Tu n’es pas parfaite, et personne ne l’est
Tu as le droit d’être belle, aimée, acceptée.

Ral bol de leurs critères à la noix,
Qui nous définissent comme la bête ou le beau roi
Tu es une reine, oui crois moi
Qu’ils le veuillent ou pas, ton royaume est bien grand

Trop de jalousie peut-être ou sinon de la mauvaise foie
Un peu frustrés qui sait, ou le manque de confiance en soi. Ils te dévisagent, t’insultent et reversent leur haine sur toi.
Mais non, ne cède pas!

Pense à maman, pense à papa
À ta petite sœur que t’aime et qui t’aime tant
À la belle histoire d’amour qui t’attend
Mais avant toute chose, pense à toi.

Lâche cette lame, jette-la!
Bouge de cette fenêtre et viens vers moi
Oublie ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent de toi
Ne les laisse pas te voler cette vie qu’on ne vit qu’une fois.

Oui pleure, n’aie pas peur!
La vie c’est comme ça
Tout n’est pas tout noir ou tout blanc
Comme dans les films, il y a des gentils et des méchants.

Oui crie, crie-le très fort!

« Ma vie c’est la mienne et je profiterai de chaque instant. Que ça vous plaise ou pas je la vivrai dans la joie. »

J’aimerais être cette petite voix qui te ramène à la raison
Allez viens, on rentre à la maison.

Une grande pensée pour toutes les victimes de toutes formes de harcèlement. Parlez-en! Ne cumulez pas! Ne culpabilisez pas! Aidez-nous à vous aider.

Version audio du texte

Amicalement,

NasYou.

Quitter Paris: sauter le pas!

Ah Paris, capitale de l’amour, la ville lumière. Beaucoup rêvent de la visiter, d’autres d’y vivre. Il faut dire qu’elle a son petit charme, unique en son genre. Puis, il y a ceux, qui comme moi peut-être, n’en peuvent plus et souhaitent seulement la quitter. Certes, mais Paris est autant attachante pour les parisiens que chiante pour les provençaux (pour une bonne partie en tout cas). Pas évident de divorcer d’elle, de ses nombreux avantages, ses dizaines de transports en commun. Oui, la facilité de déplacement est sûrement ce qui m’y a retenu aussi longtemps. Puis il faut se l’avouer, il y a d’énormes opportunités à Paris. Beaucoup viennent tenter leurs chances, que ce soit des artistes, de futurs grands managers… Si vous aimez vous amuser jusqu’à pas d’heure, vous y trouverez votre compte … D’accord, il est difficile de faire autant actuellement étant donné la crise sanitaire qui nous fait vivre au jour le jour. En fait il n’est possible de rien faire en ce moment, mais bon, nous sommes tous au courant de ça, #reconfinement. D’ailleurs encore beaucoup plus de personnes partiraient bien si elles en avaient l’occasion. Ici je parle de Paris en temps normal.

Tout d’abord, je fais une petite parenthèse pour remercier les quelques personnes qui me lisent, qui m’ont déjà lu, mais surtout ceux et celles qui vont continuer la lecture. Le fait d’écrire me permet de me détendre, d’évacuer. Et si mon contenu peut être utile, ça fait toujours plaisir.

Pour vous mettre dans le contexte, cela fait un peu plus de 7 ans que je suis en France métropolitaine et que je suis en région parisienne. Bon d’accord, on va se le dire tout de suite, ce sera « j’étais« … Car ouiiiiii, j’ai sauté le pas. Après avoir longtemps hésité, mais je l’ai fait. Et vous?

Ma vie en région parisienne !

L’homme en général n’aime pas l’inconnu, et moi encore moins. Je suis arrivée à Paris (de Mayotte) après mon Bac pour poursuivre mes études. J’ai vécu quelques semaines dans la banlieue parisienne, plus de 4 ans dans Paris intra-muros et pour finir, 2 ans et quelques de nouveau en banlieue. J’ai connu ses métros, ses bus, ses RER… C’est une région dans laquelle il faut avoir une bonne montre si vous ne voulez pas courir après les transports tous les matins et fins d’après-midi, aux heures de pointes en gros. Je ne devais pas en avoir une car j’ai l’impression de n’avoir fait que ça.

J’ai donc couru après la ligne 13, la plus (tristement) célèbre si j’ose dire, pendant 3 années de ma vie. Quand j’y repense pour rien au monde je ne reviendrai à cette époque. J’ai tardé à comprendre qu’il fallait batailler afin de pouvoir rentrer chez moi. Au début j’attendais, je me rappelle avoir attendu plus de 10 rames une fois. J’ai connu les joies, les peines, les déceptions mais finalement beaucoup d’amis et l’homme qui partage ma vie à ce jour. Très vite il a fallu trouver un appartement pouvant accueillir des jeunes mariés et enfin quitter ma résidence étudiante que j’ai quand même bien squatté pour dire la vérité. J’y ai fais des rencontres formidables d’ailleurs ! Ce sera sûrement le sujet d’un prochain article.

Deux semaines après mon mariage nous avons donc trouvé ce petit appartement à Bondy, dans un secteur pavillonnaire, très calme et à proximité immédiate du tramway. Il n’était pas « wouah », un peu vieux mais nous étions dans l’urgence. Clairement il était trop cher selon nous. C’est connu que les loyers à Paris sont souvent abusifs mais de plus en plus en banlieue aussi car les gens quittent progressivement la capitale pour aller s’y installer. De plus il y a des travaux de création de nouvelles rames et d’extension des lignes de métro existantes vers ces zones là justement. C’est le projet « Le Grand Paris Express » qui va donc dynamiser ces secteurs. Donc 740€ pour 40 m2. Et c’est là qu’on regrette son statut d’étudiant et ses avantages, au revoir les APL. Malgré ça, nous étions des locataires assidus, jamais d’embrouilles avec le propriétaire qui est très sympathique et toujours présent pour le moindre souci.

Vous avez peut-être connu des périodes pendant lesquelles vous deviez choisir entre bien manger ou payer votre loyer, ça arrive. Et c’est une situation de vulnérabilité qui peut toucher tout le monde à tout moment. Mais il faut toujours se dire que si vous ne prenez pas trois repas par jour ou avez toujours le même repas pendant un court moment c’est tenable et je soutiens qu’il faut vous rapprocher des organismes pouvant vous aider sans en avoir honte. Mais si vous êtes sans toit, vous devrez aller taper à la porte des autres (ce que tout le monde ne peut malheureusement pas accepter) ou dormir dehors. Et même en ayant une famille aimante et accueillante pouvant vous loger, on est jamais mieux que chez soi. C’est mon avis personnel. Donc malgré les difficultés, le choix était vite fait.

L’envie de partir…

Ça faisait plus de 3 ans et demi que je travaillais à Paris. J’aimais ce que je faisais, je me donnais à fond, un peu trop parfois. Je me suis rendu compte que je n’avais quasiment pas le temps de passer des moments en famille, je loupais les anniversaires etc. Avec mes horaires décalées ce n’était pas évident. Puis il y a eu une succession d’événements qui ont déclenché cette envie de changement. C’était dur mais je prends les choses telles qu’elles viennent. Je ne vivais pas pire que d’autres.

Premièrement, c’est ma grossesse extra-utérine. Je vous invite d’ailleurs à lire mon article sur ce sujet pour en savoir plus. Suite à ça j’ai eu un arrêt maladie d’une semaine qui m’a permis de me reposer pour commencer, mais surtout de partager des moments avec mon binôme, de se soutenir dans cette épreuve. Vous vous doutez bien que ce n’était pas fiesta boom boom vu le contexte mais ça m’a fait du bien. Ensuite il y a eu le confinement de mars à mai. Une période sombre pour tous mais qui comme pour vous peut-être m’a permis là encore de profiter du temps. Je ne pensais plus au travail même si au bout d’un moment ça me manquait. Je ne courrais plus après les transports, j’étais moins stressée… J’ai réalisé que j’aimais ça, avoir du temps. Mais plus le temps passait plus j’étouffais. Troisièmement ce fut ma fausse couche. Je ne l’attendais tellement pas. J’étais choquée, bouleversée, frustrée. Du jour au lendemain j’ai craqué, je me suis retrouvée à chercher des logements. Je regardais partout, mais surtout en île- de-France à vrai dire. Quelque part j’avais toujours cette peur d’aller plus loin et de quitter la région. Mon mari essayait de me raisonner, m’expliquant qu’on ne pouvait pas partir comme ça, etc. Mais moi j’étais sûre et prête, il fallait qu’on parte, qu’on change de ville, de vie.

Une occasion à point nommé !

Pendant toute cette période j’étais au chômage partiel comme beaucoup de salariés, conséquence directe de la crise sanitaire. En parallèle j’avais mes cours de conduite post-confinement. Je m’occupais aussi en faisant des vidéos avec ma petite sœur sur ma chaîne YouTube, je cuisinais, beaucoup et mon corps l’a bien ressenti d’ailleurs, #kilosentrop. Mais non, je ne suis pas pour autant bonne cuisinière.

C’est donc dans ce contexte que je reçois un message de ma responsable RH me demandant si j’ai justement le précieux sésame (oui le permis). Bien évidemment toujours pas, mais je pensais passer l’examen au mois d’août, avec le recul je me dis que j’ai surestimé mon niveau. Je commence alors à me dire qu’il va peut-être y avoir une occasion à saisir. Le lendemain elle m’appelle me proposer un poste dans la métropole lilloise. Un poste que j’avais refusé cinq mois plus tôt pour différentes raisons. Après mûres discussions, j’ai convaincu mon homme qu’il fallait qu’on saisisse cette opportunité sans trop réfléchir. Je connaissais déjà le lieu pour y être allée à deux reprises, mais toutefois pas assez pour y vivre. Pour me décider, il m’a été proposé une semaine test sur place, l’occasion de découvrir les environs. Offre acceptée, une décision prise à deux bien évidemment!

Les signaux au vert

Un soir on est sorti avec des amis et j’ai ressenti un truc banal pour beaucoup mais presque nouveau pour moi, le sentiment d’avoir une vie sociale. On était là, dans ce City Wok, on discutait, mangeait ensemble, bref, je me voyais revivre des petits moments comme ça.

Ils nous ont renseigné sur les demarches à effectuer pour la recherche de logement. Puis sans tarder nous avons commencé à pointer chez les bailleurs sociaux. Oui car chez les privés les prix sont quasiment similaires à ceux de la banlieue parisienne. À la fin du séjour nous étions presque conquis, personnellement je me voyais déjà. Trois jours après notre retour nous avons reçu le petit coup de file qui fait du bien. Notre dossier est passé en commission et a été accepté. Quoi? Incroyable! Si ce n’est pas un signe de plus qu’il fallait partir, qu’est-ce c’est n’est-ce pas ? Ça fait 4 ans que j’ai déposé une demande de logement à la mairie de Paris et ce 15 octobre j’ai reçu un SMS pour la renouveler. Autant vous dire qu’avant 10 ans d’ancienneté, je n’avais aucune chance. Cerise sur le gâteau, l’appartement est situé dans le même quartier que mes amis. Mais quelle autre preuve fallait-il que j’attende?

Maintenant il fallait prendre une décision, donner une réponse. Mais une chose qui n’était pas prévue vient perturber cet enchaînement de bonnes nouvelles. J’avais tellement envie de partir que je n’y avais même pas pensé. Il faut savoir qu’à poste équivalent, on ne gagne pas toujours le même salaire en province qu’à Paris. Zut alors ! Sans faire de suspense, je perdais 200€ brut sur le mien. Mais comme on dit, l’argent ne fait pas tout. Il fallait voir au-delà. Qu’est-ce que je gagne en plus ? Un appartement 27m2 carrées plus grand et beaucoup moins cher. Je retrouvais des amis et donc une vie sociale. J’étais à proximité de mon lieu de travail, donc moins de temps dans les transports…

Nous avons tout mis sur la table, pesé le pour et le contre et la conclusion était une évidence, nous devions quitter la région. Le reste de la famille nous a soutenu dans cette démarche et ça nous a bien aidé. Le déménagement étant pris en charge par mon employeur, un très gros avantage d’ailleurs, nous n’avions plus qu’à emballer nos cartons et dire au revoir à tout le monde. Et puis, Paris n’est qu’à une heure en train, qu’à deux heures en voiture. Rien n’empêche les uns et les autres de se déplacer de temps en temps pour se voir.

Quelle bilan de cette aventure ?

Il s’est écoulé moins d’un mois entre la proposition du poste et la signature du bail. Cela fait déjà deux mois que nous sommes ici, dans cette petite ville tranquille, dans ce coin à proximité immédiate du métro, des bus, à quelques minutes de mon lieu de travail, avec des amis, de l’espace. Et je peux dire que tout ça vaut bien plus que 200€ brut. C’est donc sans regret que nous t’avons quitté chère Paris, on ne t’oublie pas et de toutes les façons on se reverra souvent. Nous viendrons passer le temps, voir la famille, nous irons aux mariages quand le Covid-19 nous aura enfin laissé respirer. Maintenant que je n’ai plus tes dizaines de transports il va falloir que je finisse par l’avoir ce fichu permis. Oui, parce qu’ici j’ai l’impression que tout le monde est véhiculé. Le soir quand je sors du travaille les gens doivent penser que je me suis perdue. C’est à peine si je croise un autre piéton. Vous avez donc compris ce qu’il faut faire avant d’aller en Provence.

Enfin, voilà les amis. Si vous êtes dans cette situation, que vous hésitez à sauter le pas, sachez que l’inconnu peut en effet faire peur mais peut également réserver de belles surprises. Il arrive un moment de notre vie où l’on a besoin d’un changement. Il peut être moindre ou radical, mais il ne faut pas en avoir peur. Pesez le pour et le contre, ce que vous perdez mais surtout ce que vous gagnerez. L’argent ne fait pas tout et un rythme de vie sain est à mon sens plus important.

On verra si je vous dis la même chose d’ici quelques mois. Nous sommes de nouveau en confinement, et je pense déjà ressentir la différence. En attendant prenez soins de vous et vos familles et n’hésitez pas à commenter pour partager vos expériences et ressentis. Abonnez-vous à ma chaîne YouTube également, j’aimerais revenir avec du contenu mais…

Bon courage à tous et à très bientôt!

NasYou