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Je n’ai pas choisi d’être noir et tu n’as pas choisi d’être blanc

C’est difficile parfois de réagir sur l’actualité. Et malheureusement celle-ci ne cesse jamais. Les gens sont énervés, une colère légitime qui existe depuis la nuit des temps. Aujourd’hui le moindre petit faux pas peut te valoir ton travail, ta vie sociale. Les réseaux sociaux font le job. Il faut constamment prendre position, être d’un côté ou de l’autre. Oui, parce qu’on a parfois l’impression que le monde est divisé en 2 camps. Mais si nous (nous particuliers, personnes lambdas, oui nous) étions fatigués de choisir à chaque fois? Si nous souhaitions juste vivre avec qui on veut, rire avec qui on veut, partager notre pain avec qui on veut et ce peut n’importe la couleur, la religion? J’ose espérer que celà puisse changer un jour. Oui, nous sommes bien en 2020, mesdames et messieurs et le débat existe toujours.

Je n’ai pas un statut social en jeu, ai-je tout de même le droit de m’exprimer ? Je ne suis pas très forte en histoire mais je sais que tout ce qui se passent aujourd’hui est la conséquence d’un passé douloureux. Certains avaient pris leurs aises, la situation les arrangeait et ils ne veulent toujours rien changer des siècles plus tard. D’autres ont évolué et se sont rendus compte que ce qui semblait bon hier, ne l’ai plus aujourd’hui. Ils essaient de réparer et de ne pas répéter les erreurs dont ils ont hérité. Ont réalisé qu’il est temps de comprendre une bonne fois pour toute que L’HOMME est fait de chaire et d’os, qu’il est doté d’un esprit, d’une conscience; et ce, n’en déplaise à certains, qu’il soit noir, blanc, vert, marron, bref peu n’importe la couleur.

JE N’AI PAS CHOISI D’ÊTRE NOIRE…

Non, je ne l’ai pas choisi. Et si j’avais eu le choix l’aurais-je fait ? Je n’en sais rien. Parce qu’en quittant le ventre de ma mère je ne savais pas dans quel monde je débarquais, ni même pourquoi j’étais là. Alors on peut se plaindre et dire que la vie est injuste ou essayer de faire le nécessaire pour vivre celle qui nous semble plus juste.

Je peux envier une personne qui a les cheveux lisses et facile à coiffer je vous l’accorde. Mais de même qu’elle peut envier les miens pour leur volume et leurs boucles naturelles (bon d’accord je ne les ai pas). Je peux envier quelqu’un pour sa bonté, pour son humanité et ce n’est pas la couleur qui définit ça. Je sais qu’aux yeux de notre créateur ce n’est pas ta couleur qui fait de toi un homme meilleur, mais plutôt ce que tu as dans le coeur, la bonne intention de tes actes…

Alors non, je n’ai pas choisi d’être noire et je ne vais pas me plaindre de l’être. J’aime ma peau, ma culture, ma religion et choisir de les changer pour ressembler à d’autres ne fera pas de moi une personne supérieure, meilleure. « Si ma vie te dérange, occupe-toi de la tienne ». De la même manière que tu n’es pas obligé de me ressembler, je ne suis pas non plus obligée de te ressembler. Non, il n’y a pas besoin de tout changer car il est logiquement possible de vivre avec nos différences. Il faut juste s’adapter, s’accepter. J’ai travaillé avec une équipe cosmopolite, avec chacun sa vision des choses, son teint, sa culture, sa religion. Certains mangent du porc, d’autres halal et ça nous a jamais empêché de nous réunir autour d’une même table durant nos sorties et nos pots de départ.

LE RACISME ?

Le racisme existe partout et sous différentes formes, c’est un fait. Et c’est avoir tort que de refuser de le reconnaître. C’est faire semblant de ne pas vivre dans ce monde. Mais bien sûr que non tout le monde n’est pas raciste, qu’il y a eu des efforts accomplis, fort heureusement. J’entends souvent des personnes qui généralisent, il ne faut pas. Et si on évoluait, et si on se respectait? Et si tout simplement on acceptait de redonner à L’HOMME sa place d’être humain ? Et si on ouvrait les yeux pour réaliser, enfin, que peu importe notre couleur de peau, ça ne changera pas notre destination finale (oui on va tous crever). En voilà un point d’égalité.

Je suis consciente que nous ne vivons pas dans un monde de bisounours, que certains ont besoin de « pouvoir » pour survivre. Quitte à piétiner les autres, à en faire des choses. Que tu sois un blanc détestant un noir ou inversement, c’est ton droit, ton problème. Mais sache juste que tu n’as pas besoin de communiquer ta haine au monde entier. Tu ne m’aimes pas? C’est ton choix, mais je ne te demande qu’une chose: « respecte-moi! »

Noir, blanc ? … Ah si seulement nous avions su quel monde de fous nous attendait. On peut se poser la question de savoir ce que nous aurions pu faire de différent cela-dit. Vous imaginez que nous sommes arrivés à un point où l’on doit peser mille fois ses mots avant de les prononcer. À un point où l’on ne peut plus rire de nos différences sans être taxé de tous les propos. Tout ça parce que quelques privilégiés capricieux refusent d’évoluer avec le temps.

J’ai sûrement vécu le racisme comme beaucoup d’autres, de par ma couleur, ma religion, mes origines… Mais vous savez quoi je n’aurais même pas d’exemple particulier à vous donner car je crois qu’inconsciemment j’ai toujours refusé de me positionner comme une victime. J’ai sûrement été raciste à un moment de ma vie aussi, je pense qu’on l’a tous été (en privé ou en public), vis à vis d’un noir, d’un blanc, d’un asiatique, d’une religion, d’une communauté … Même si c’est sans gravité ça reste du racisme on est d’accord. Mais ce que je ne pourrais jamais comprendre par contre, c’est cette haine… Le fait d’haïr une catégorie de personnes au point de vouloir les voir mourir et pire encore de les tuer sans aucun scrupule. Au point d’ôter des vies dont ils seront incapables de rendre.

Veuillez m’excuser si j’ai été maladroite dans mes propos, si j’ai bâclé le sujet. Peut-être saurez-vous m’éclairer sur quelques points. J’ai juste ressenti ce besoin d’expression. Quelles sont vos opinions sur ce sujet plus que sensible, vos expériences ? Quel regard portez-vous sur ce monde ? Pour ma part une chose est sûre tant que nous continuerons à nous considérer comme des adversaires, nous n’en finirons jamais avec ce fléau. Ahh le pouvoir !

Allez, aimons nous les uns, les autres …

NasYou.

Le pardon…

Le pardon. Que vous inspire ce mot? Je pense que nous en connaissons tous la définition, mais vous dit-il quelque chose ? Pensez-vous être en attente d’excuses ou en devoir à quelqu’un?

Il n’est un secret pour personne que justement « personne » n’est parfait, que nous commettons tous des erreurs. Oui, mais il y a erreur et erreur me direz-vous. Vous êtes-vous déjà posé (e) un instant pour penser à tout le mal que vous avez pu faire, au tort que vous avez pu causé à autrui ? Nous sommes souvent trop fiers pour l’admettre, et nous pouvons autant l’être pour essayer de le réparer, à commencer par demander qu’on nous pardonne par exemple.

POURQUOI DEMANDER PARDON?

Tout le monde n’a pas la faculté ou même la capacité de demander pardon. Pour le faire faudrait-il déjà reconnaître qu’on a causé du tort, se sentir coupable. Hors il arrive d’agir de manière impulsive, innocente, sans forcément avoir prémédité le geste et ainsi ne pas constater l’ampleur de ce dernier pour la personne l’ayant subi. Ça peut être des paroles, des actes. À contrario, si vous humiliez votre ami, votre voisin, pour le plaisir de le voir souffrir en vous persuadant que c’est légitime et qu’en plus ça vous apporte une satisfaction quelconque, vous êtes parfaitement conscient (e) de votre geste. Il arrivera forcément un moment où celà va vous ronger, du moins je l’espère car c’est avoir au fond de vous un peu d’humanité. Ça peut prendre un jour, trois mois, 10 ans, le fait est qu’avec le temps on réalise des choses, et l’on éprouve des regrets (pas toujours pour certains). « Pourquoi ai-je fait ça ? »

Demander pardon c’est s’enlever un poids. Rien ne prédit que vous serez pardonné (e), mais au moins vous aurez essayé. Ça n’effacera pas le mal que vous avez fait, ça ne résout pas tout. Mais sachez-le, le sentiment qui accompagne votre démarche est peut-être même plus important que le fait de lui dire « pardonne-moi. » Il faut le vouloir, y croire. Oui parce que présenter des excuses en souriant et sur un ton moqueur n’a rien de sincère. Et voilà ce qu’il faut, de la sincérité. Faire entendre à votre victime que vous avez compris, que vous en êtes réellement désolé (e), que vous le regrettez.

« Les actions ne valent que par leurs intentions. »

Il y a des choses qui nous semblent insignifiantes, « oh mais ce n’est rien, je rigole. » Mais si après coup vous vous rendez compte que vous venez de faire quelque chose que vous n’auriez pas aimé qu’on vous fasse, c’est que ce n’était pas si marrant que ça en réalité. Prendre alors l’initiative d’entreprendre la démarche est peut-être nécessaire.

Souvent je m’interroge sur mes erreurs du passé, de jeunesse. Et je n’utilise pas le mot « jeunesse » pour me dédouaner de quoi que ce soit. Je commence à me sentir vieille simplement. Je repense à cette vie passée la comparant à la présente. Je réalise que j’ai été inconsciente à certaines périodes, voire-même stupide. Qu’il y a sûrement des personnes pour lesquelles mon prénom évoque de la colère, justifiée ou pas. J’en ai bavé, vous aussi peut-être, mais ça n’excuse rien. Non parce qu’il y a des gens qui estiment avoir plus le droit de faire du mal parce qu’ils ont subit pire. Non et non … Votre douleur aussi légitime soit-elle ne doit pas être transmise à tout le monde. Si on vous a fait souffrir à un moment de votre vie, vous savez sûrement que ce n’est pas agréable, que c’est émotionnellement pénible. Mais alors quel plaisir pensez-vous ressentir à le faire subir à d’autres? Cela peut-il vous aider dans votre processus de guérison ?

« Je te demande pardon si des années plus tard revoir mon visage te stresse? Si j’ai été cause d’une de tes larmes, d’une de tes nombreuses blessures. Je te demande de m’excuser pour ne pas avoir réalisé à quel point je t’ai blessé, si je t’ai autant blessé. Mes paroles n’effaceront rien certes, mais je tenais à ce que tu le saches. Pardonne-moi ! »

POURQUOI PARDONNER ?

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir coupable d’avoir refusé des excuses ? C’est un peu ironique parce que l’autre se sent soulagé d’avoir sauté le pas et vous peut-être un peu mal de ne pas arriver à donner satisfaction à sa demande. Il va pouvoir mieux dormir en se disant « j’ai fait le nécessaire, j’ai fait ce qu’il fallait faire » et vous continuer à vous ronger l’esprit et le coeur en y repensant tout le temps. C’est juste horrible. Il n’y a rien de scientifique dans mes dires je le souligne, je relate juste mes pensées et du vécu.

Donc, oui souvent je repense à cette douleur enfouie. Cette même douleur qui remonte à chaque fois qu’un élément déclencheur se manifeste. Puis je m’interroge à la façon de la faire disparaître, de m’en défaire. Je me dis que pour ma paix intérieure je devrais prendre l’initiative de pardonner. Parce qu’attendre des excuses qui ne viendront sans doute jamais c’est très pénible. Puis il ne faut pas forcer les choses. Comme je le disais plus haut il faut avoir conscience du mal qu’on a pu faire avant de penser à se faire pardonner. Donc oui, à quoi bon ? Le temps n’attend pas, et contrairement à ce qu’on se dit parfois, il ne se rattrape pas non plus.

Pardonner n’est pas oublier. On peut pardonner sans pour autant effacer le passé, sinon plutôt s’en libérer et avancer. Je ne dis pas qu’il faut souffrir pour être fort, mais il faut dire ce qui est. Généralement notre vécu aussi malheureux soit-il conditionne la personne que l’on devient plus tard. Il y a ceux qui arrivent à se relever en faisant une force et ceux qui continuent d’en souffrir au point de ne plus être que l’ombre d’eux-mêmes. Cette dernière n’étant clairement pas la meilleure des suites.

Donc oui, on peut pardonner sans qu’on nous demande de le faire. Il faut se libérer de ce poids, qui pèse lourd dans votre vie. Le faire ne veut pas dire que vous rendez service à l’autre. Non, ne partez pas de ce principe. Si votre bien être personnel vous semble plus important que ce que peuvent bien penser les autres, alors n’hésitez pas. Oui, j’aimerais que ce soit aussi simple. Peut-être pourrais-je alors arriver à me l’appliquer.

 » je décide par ces paroles de te pardonner. Je le fais pour moi, pour pouvoir avancer. Sache que tu n’as plus aucune influence dans ma vie, que j’ai survécu et que je vais vivre à présent. Tu m’as fait du mal, je ne sais pas si tu en es fier (e) mais je suis bien plus fort (e) que tu ne le penses. Alors oui je te pardonne mais je n’oublie pas »

MAIS ENCORE… ?

C’est un fait, nous faisons tous des erreurs plus ou moins graves. Nous avons tous déjà fait du mal de manière plus ou moins volontaire. Certains se sentent fiers, d’autres coupables, mais peu réalisent l’impact que leurs actions (même minimes) peuvent avoir dans la vie de leurs victimes. Vous avez peut-être subi un harcèlement scolaire, vous avez été humilié (e), violé (e), trompé (e), mal traité (e)… Je pars un peu dans l’extrême mais ça n’arrive que trop souvent malheureusement. Vous réalisez aujourd’hui que cette période vous a profondément marqué, conditionné, mais vous savez aussi qu’il est possible de tourner la page. Je vous l’accorde, ce n’est pas si simple, je ne le sais que trop.

Pardonnez pour vous apaiser. Pardonnez sans attendre qu’ils viennent vous l’implorer. Pardonnez-leurs sans même leurs dire un mot. Faîtes-le pour vous. N’oubliez pas, mais pensez à la chance que vous avez d’être encore là, de pouvoir changer les choses. D’autres n’ont pas pu, ne pourront jamais le faire.

Demander pardon n’est pas un signe de faiblesse et pardonner ne fait pas de vous une personne faible. Vivez le coeur apaisé, avancez et laissez derrière vous toutes ces choses qui ne pourront que continuer à vous nuire. Nous avons tous réalisé à quel point la vie est fragile, alors soyons forts. Dieu éprouve parfois ses créatures, il a éprouvé les meilleurs d’entre nous, nos exemples pour ce bas monde et l’au-delà. Alors ne perdez pas espoir et relevez-vous du bon pied.

NasYou.

Comment optimiser son confinement?

Version vidéo. Nanas & You

Pour vous aussi les journées semblent interminables ? C’est très difficile de tirer du positif dans le contexte actuel. Des centaines de vies s’envolent en un temps record un peu partout dans le monde et de manière simultanée. On entend des chiffres et des pourcentages et certains ont du mal à visualiser que derrière se trouvent des Hommes. J’adresse à titre personnel mes condoléances à toutes ces familles endeuillées et à toutes ces victimes qui partent seules, sans les adieux de leurs proches.

Le fait est que pendant ce temps la vie continue pour les autres. Non personne n’échappera à la mort il n’y a donc là aucune réjouissance. C’est cependant une chance énorme de pouvoir continuer à respirer. Mais quel sens donner à notre vie après celà? On nous le dit et on ne nous le répétera jamais assez, RESTONS CHEZ NOUS POUR SAUVER DES VIES. LA NÔTRE ET CELLE DES AUTRES.

Alors oui, celà peut sembler difficile. Il est vrai que l’être humain a souvent envie de faire le contraire de ce qu’on lui demande mais il est là question de santé publique donc NON, on ne sort pas sauf en cas de nécessité absolue. Et une fois qu’on a compris celà, qu’est-ce qu’il faut faire? Comment faire pour ne pas craquer?

C’est sûrement très difficile pour beaucoup de voir leurs habitudes chamboulées du jour au lendemain. Ne plus courir après le métro pour arriver à l’heure au travail, discuter avec ses collègues, allez prendre son café en bas de chez soi, faire la fête avec ses copains… Nous sommes conditionnés à assumer et à faire tellement de choses, même ce qui nous apporte aucun plaisir, ni intérêt particulier. On se retrouve souvent à exécuter pour être dans les normes de la société. En parcourant les réseaux sociaux on se rend un peu compte que les gens prennent conscience de beaucoup de choses. Ou peut-être est-ce seulement l’effet pandémie à l’instant T.

Il est pourtant possible de revoir, sans jeu de mots, sa perception de la vie. Bien évidemment il faut se poser un tas de question. Nous en avons déjà parlé dans l’article précédent « Si, si je pouvais » dans lequel je parle de ce que j’aurais aimé faire si les « Si » apportaient quelque chose.

Vous vous retrouvez peut-être pour la première fois depuis très longtemps en famille. Je veux dire au même endroit et au même moment… Peut-être est-ce l’occasion de vous raconter toutes ces histoires que nous n’avez jamais pu relater par manque de temps. Vous avez constaté des choses qui n’allaient pas? Parlez-en, en partant du principe que dès la fin de cette crise, il y aura un nouveau départ.

Vous avez des projets ?

Il faut en profiter pour faire le point. Faîtes des recherches, soumettez votre idée à une personne de confiance qui pourrait éventuellement vous conseiller, vous aider. Dîtes-vous par exemple que c’est le moment ou jamais afin d’en évaluer son importance à vos yeux. Êtes-vous prêt à vous lancer? Ceci est valable pour un projet professionnel ou personnel. Si vous contez faire une demande en mariage ça compte comme un projet (eh bien oui, mais ne demandez rien à sa copine, elle va tout balancer).

Vous êtes parents?

Celà doit sûrement être très dur pour vous d’assumer en plus de votre rôle de père ou de mère, celui de professeur que vous n’êtes pas. Petite parenthèse, c’est le moment pour tous ceux qui répètent à leurs enfants à tout bout de champ: « moi quand j’étais à l’école à ton âge, je faisais partie des meilleurs« , de le prouver. « Et je n’ai jamais demandé de l’aide à mes parents » (on vous croit hihi). Partez du principe que vos parents n’étaient pas cool et que vous, vous voulez bien aider votre enfant. Vous avez là l’occasion rêvée de lui montrer vos compétences. Plaisanterie à part, profitez-en pour développer votre relation et arriver à créer des souvenirs qu’il/elle prendra d’exemple (en bien) quand il parlera de vous. Laissez-lui l’occasion de vous parler de ses amis, des gens qu’il aime moins et qui l’aiment moins aussi. De jouer, sourire et rire avec vous. Développez ensemble une complicité parent/enfant. Devenez aussi son ami. L’un n’empêche pas l’autre.

Vous aimez quelqu’un en secret ?

Mais bon sang, vous avez réellement attendu que je vienne vous le dire? Bien évidemment qu’il faut lui en parler. Vous ne vivez pas au même endroit? D’accord. Elle/il vous manque? Si oui il est peut-être temps de prendre votre téléphone. Vous aurez sans doute les mains moites, la voix tremblante mais si mourez demain (façon de parler) vous n’allez pas regretter (je l’espère). Si elle/il ne ressent pas la même chose que vous ce n’est pas grave hein. Life must go on. Bon maintenant si après une semaine de confinement vous ne ressentez aucun manque de la personne passez peut-être à autre chose, vous comprenez bien que le temps est précieux.

DES DIFFICULTÉS AVEC VOTRE PARTENAIRE?

Il est peut-être temps d’aller lire  » la Communication dans le couple. » Par contre ce n’est clairement pas le bon moment pour vous embrouiller à part si vous avez un T5 et que vous pouvez éviter ses regards diaboliques 😁. Blague à part, j’ai une énorme pensée pour toutes ces personnes qui se retrouvent confinées avec leurs bourreaux et qui subissent une double peine. Soyez fort. N’attendez pas la fin du confinement pour oser en parler. Il sera peut-être trop tard. Essayez d’alerter quelqu’un en toute discrétion, même si je le sais bien, il sera très difficile. Appelez le 119 pour la maltraitance infantile et composez le 17 en cas d’urgence pour des violences conjugales. Le 3919 a aussi été mise en place pendant cette période de confinement, appel gratuit et anonyme. Soyez les sauveurs de vos voisins et non les spectateurs de leurs morts.

Ce que je fais de mon confinement ?

Personnellement je suis en confinée avec mon mari et ma petite soeur. Je vous avoue que cette période difficile nous rapproche (ah youpiii). On joue ensemble, chose qu’on ne peut pas faire en temps normal car préoccupés par les besoins de la société (école, travail). Alors on est sur du UNO, d’ailleurs ce jeu crée vraiment des tensions. Je ne pense pas que ce soit le plus adapté à la situation (entre les règles non respectées, la tricherie, c’est la pagaille). Néanmoins, on rigole, beaucoup même. Pour oublier un peu, mais c’est très difficile de faire comme si tout était normal. Ça ne l’est pas. Je réfléchis à des projets personnels et professionnels que j’aimerai mettre en oeuvre. Je vous en parlerai si aboutissement il y a. Je ne télétravaille pas donc les journées sont assez basiques. Manger, prières, divertissement en famille et je regarde de moins en moins les infos car je pleure à chaque fois que des chiffres tombent (oui j’ai un coeur fragile).

Vous l’avez compris, nous avons tous là, la possibilité de prendre un nouveau départ. De classer nos priorités, nos besoins et nos envies. De faire un retour dans la vie active avec un nouvel état d’esprit (très positif je l’espère). Et de vivre pour nous et non pour les autres. Dans ce malheur qui a mis le monde à l’arrêt, prenons les bonnes résolutions et n’attendons pas la fin de l’année. On s’est tous déjà dit (ou pas), « 2020 c’est mon année. » Oh qu’elle début d’année n’est-ce pas! Mais elle n’est pas encore terminée et on espère être encore là pour vivre des jours meilleurs.

Prenez soin de vous, des vôtres et des autres. Soyez OPTIMISTES, mais surtout RESTEZ CHEZ VOUS BORDEL!

Le confinement: restons chez nous, sauvons des vies.

NasYou .

Covid-19: Corona-conscience?

Comme nous l’avons tous constaté, le monde entier traverse actuellement une crise sanitaire qui ne cesse de se rependre. Une crise qui embarque avec elle certains des nôtres et nous n’en sommes pas plus épargnés nous-mêmes. Une crise qui nous fait prendre conscience de beaucoup de choses. Finalement pas besoin de grand-chose pour VIVRE…

On se rend compte de plus en plus à quel point la situation s’aggrave chaque jour et par la même occasion à quel point l’être-humain est fragile. La maladie (en l’occurrence ici le Covid-19) n’a aucune distinction sociale, aucune préférence de classe, aucune préférence de race: pauvre, riche, noir, blanc, tout le monde y passe.

On observe une forme de sagesse chez les uns et les autres. Il faut dire qu’il y a de quoi. Peut-être est-ce la peur de quitter ce monde de manière prématurée. Personne ne mérite de partir, même si c’est un passage inévitable pour l’homme. Nous le savons, chacun son destin et on ne peut réellement le fuir. C’est toujours dans ces moments difficiles que les uns et les autres se comprennent, qu’ils s’aiment, qu’ils se soutiennent. On peut également observer une forme de solidarité presque mondiale. Même les partis politiques font une trêve (tout en continuant quand-même à se lancer des petits pics). Mais malheureusement dès que la tempête passe c’est le retour à l’individualisme (bien que c’est déjà un peu le cas avec ceux qui dévalisent les magasins sans penser à la vielle dame qui n’a pas la force de se battre pour attraper le dernier paquet de pâte), à la guerre financière, à la frime etc. Celà dit, ainsi va la vie.

Finalement on réalise en observant les annonces du gouvernement pour la protection de la population, que le plus important, outre nos obligations religieuses (je parle de toutes les religions) et il en va du choix intime et personnel de chacun, c’est de pouvoir bien manger et bien se soigner. Finalement le simple fait de bien respirer, n’est-ce pas déjà celà, vivre?

En effet, dans la vie de tous les jours il faudrait pouvoir distinguer l’utile, l’indispensable et l’ agréable. Bien-sûr qu’il faut s’amuser, sortir, partager des moments de plaisir avec nos proches … Mais je veux dire avec cet exemple qu’il faut quotidiennement penser à l’essentiel dans ce bas monde. Qu’est-ce qui est le plus important pour nous? De quoi avons-nous réellement besoin pour vivre, pour être heureux? Quels sont nos objectifs…? Ou bien faut-il attendre ces grandes épreuves de la vie pour nous remettre en question?

Je m’arrête là en y rappelant ces gestes simples et basiques mais permettant de sauver des vies dans ce contexte de pandémie du Coronavirus. Peut-être la vôtre, la leur, finalement la nôtre.

  • Se laver les mains régulièrement
  • Tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir
  • Saluer sans serrer la main, éviter les embrassades
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter
  • Éviter les rassemblements, limiter les déplacements et les contacts
Source : Gouvernement.fr

Pour rappel sont fermés ou interdit tout ce qui n’est pas indispensables à la vie du pays (liste non exhaustive)

  • Les rassemblements de plus de 100 personnes (oui même les mariages si possible)
  • Les cafés, bars et restaurants
  • Les cinémas
  • Les spectacles, les salles de danses, de jeux …
  • Les expositions, les stations de ski

Sont ouverts et permis tout ce qui est nécessaires à la vie citoyenne.

  • magasins et marchés alimentaires
  • les pharmacies
  • Les banques
  • Les stations d’essence
  • Les bureaux de tabac et de presse
  • Les transport en commun

Portez-vous bien, protégez-vous, veillez sur votre entourage et n’oubliez pas de RESPIRER PROFONDÉMENT pour apprécier cette vie si fragile.

NasYou.

STOP aux violences sur mineurs aux Comores

J’aurai aimé vous partager de la joie et de la bonne humeur, mais il faut croire que c’est de plus en plus difficile avec le climat actuel. Vous l’avez compris en lisant le titre, je ne vous parle pas du CORONAVIRUS COVID-19 qui est entrain de faire des ravages. D’ailleurs faîtes attention à vous et soyez vigilants. C’est donc le sang glacé que je me suis saisis de mon téléphone pour pousser ce coup de gueule. Il est difficile en tant qu’être humain de rester insensible face à des agissements aussi graves et répétitifs. Nous avons déjà parlé du viol et ses conséquences concernant les adultes dans l’article Grossesse issue d’un viol que je vous invite à lire si ce n’est déjà fait. Mais force est de constater que les enfants le subissent de plus en plus et que j’ai l’impression que c’est devenu normal. Peut-être qu’au fil de cette lecture vous me direz: d’accord, mais qu’est-ce tu proposes comme solution? Je n’ai pas de solution miracle je vous l’accorde. Mais si nous commencions par en parler ensemble, ça vous dit?

HIer, vers 02h00 du matin je me lève de mon canapé (sur lequel je m’étais endormie) pour rejoindre mon lit avec mon portable en main. Et là je vois une notification d’une page Facebook que je suis. Je clique dessus et je tombe sur une interview de 7 minutes (elle est en comorien), une vidéo dans laquelle on explique qu’il y aurait encore un nouveau cas de viol sur un mineur survenu la semaine dernière. Il aurait 9 ans et son bourreau 18. J’en parle car j’ai l’impression de n’entendre que ça tous les jours et que c’est devenu banal. C’est très grave!

Qui sont les victimes?

Selon l’intervenant, membre de l’ONG Hifadhu Comores depuis janvier 2020 il y aurait déjà 6 cas de viol sur jeunes garçons et au moins 37 cas sur jeunes filles. Et encore ce sont les cas connus, dénoncés. Ce sont des enfants, des innocents à qui ont brise la vie sans l’avoir vraiment connu, la plus jeune victime étant âgée d’un an, seulement.

Qui sont les bourreaux?

Il n’y a pas d’âge moyen. Ça va du mineur au vieux papi de presque 70 ans. Des inconnus, mais surtout des hommes de l’entourage proches. On y trouve des professeurs (école classique et école coranique), des amis de la famille, des oncles, des beaux-pères …

Que faiT la justice ?

La justice ne fait pas grand chose ou peut-être pas assez. Du moins de ce qu’on en lit, de ce qu’on entend. Dès qu’un agresseur présumé est identifié, on apprend aussitôt qu’il est parti dans un pays voisin, qu’il est caché par des tiers… Selon son statut social il peut même continuer sa vie sans crainte évitant d’être présenté devant un juge moyennant une quelconque somme à destination de la victime (comme une sorte de dote quoi) … Selon une étude menée en 2003 par les Nations Unis, sur 599 cas d’agressions sur mineur recensés entre 2000 à 2002, seulement 64 jugements ont été prononcés sur les 3 îles de l’archipel des Comores (voir les images ci-dessous). Vous me direz peut-être que ça date, mais en 20 ans les choses n’ont pas tellement évolué ou pas assez. 551 cas relevés en 2017 selon l’association Mwana Tsi wam dzima (littéralement « un enfant n’est pas à une seule personne », autrement dit ce sont tous nos enfants). Si vous avez une meilleure traduction n’hésitez pas à la nommer dans les commentaires.

La complicité des institutions locales et des familles

Je pense que nous sommes bien d’accord que la situation est très grave. Mais vous savez dans un pays comme le nôtre, ces sujets là (qui concernent le sexe) constituent des tabous. Mais il semble que certains villageois et institutions religieuses sont tout autant coupables à faire culpabiliser les victimes (c’est mon avis et il n’engage que moi). Ces mêmes institutions qui devraient être les premières à s’insurger et à condamner ces actes. Notre enfant se fait violer et quand on ose en parler c’est nous qui sommes banni du village. C’est à nous, à notre enfant d’avoir honte à la place du bourreau? Ce n’est pas normal. Mais comment peut-on espérer un jour devenir une Grande Nation si nous (adultes, gouvernement, responsables) ne parvenons pas à protéger ces hommes et ces femmes de demain? Nos enfants.

« Sur l’île de la Grande Comore, une mère a accusé un homme de 35 ans d’avoir violé sa fille de 3 ans. Lorsqu’elle a tenté de porter plainte contre le violeur présumé, le chef de son village lui a formellement interdit sous peine d’être bannie si elle dénonçait ces faits à la justice. » Publié il y a 6 mois sur Freedom.fr

Capture d’écran: Facebook Hifadhu Comores 27 février 2020

N’est-ce pas cela protéger des frustrés ôtés de toute humanité, les soutenir en leurs faisant comprendre qu’ils peuvent continuer de brutaliser des enfants en toute impunité? Et les familles qui aident leurs fils à fuir la justice (quand justice il y a), c’est ça l’amour? Est-ce ainsi qu’ils ont été elevé? Qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent (comme détruire des innocents) et que vous serez toujours là pour eux? N’est-il pas plus morale de les laisser assumer leurs erreurs et responsabilités et au passage payer pour leurs crimes?

Et ce sont les mêmes familles qui vont se voiler la face des années plus tard et faire les hypocrites en allant demander les mains de jeunes filles vierges pour les marier à leurs « gentils » fils. Mais comment est-ce possible? Il faut se dire que tant quant cela ne leur arrive pas, elles n’en sont pas tellement touchées n’est-ce pas? Ça leur importe peu, jusqu’au jour où ce sont les leurs (et personne ne souhaite ce mal même à ses pires ennemis) qui sont concernés. Ah, là elles voudraient bien avoir de l’aide ….

Mais il y a aussi ce gros fléau de la part des parents des victimes qui acceptent parfois de recevoir l’argent des agresseurs et ne pas porter plainte contre eux en contrepartie. Oui ils devraient payer pour le préjudice causé (ne serait-ce même que pour les frais de traitement de la victime), mais cela ne devrait en aucun cas les empêcher d’être jugés quand-même. Celà dit je l’entends, parfois c’est fait sous la contrainte. Il faut dire que la pression sociale mène souvent au silence et l’on peut comprendre qu’ils cherchent à protéger leurs enfants en n’ébruitant pas l’affaire. Néanmoins, c’est contre productif. C’est pour moi, leur infliger une 2ème agression. Et pire encore ça laisse entendre que ces monstres peuvent recommencer, du moment qu’ils ont les moyens d’acheter le silence des gens. Vous m’excuserez si j’exagère, mais comme je vous le dit plus haut c’est glaçant. Vous avez le droit de me contredire et d’exposer vos opinions. Car c’est ensemble qu’on fait avancer les choses.

« Une fillette de 7 ans a été victime de viol avec violence commis par un homme qui l’a enlevée à sa sortie de l’école coranique. Les faits se sont déroulés samedi dernier à Vouvouni dans le centre de la Grande-Comore, selon le journal Albalad de ce jour. La jeune fille souffre de graves séquelles physiques et psychologiques à la suite de son agression. Tandis que le présumé violeur court toujours avec la police à ses trousses. » Source Linfo.re, paru en décembre 2011

Capture d’écran Habarizacomores.com juin 2019

Conséquences sur les enfants

Qu’il s’agisse d’agression ou de viol, il faut savoir que l’enfant qui subit ça reste traumatisé à vie. On peut y observer des troubles comportementaux dans le cadre privé et en société (notamment à l’école) qui nécessitent une intervention psychologique. En effet, il faut parvenir à lui expliquer ce qui lui est arrivé progressivement, l’aider à le surmonter et le réapprendre à vivre normalement comme les enfants de son âge. C’est un être qui va grandir avec des séquelles et qui peut se renfermer sur lui-même. Qui va être complexé dans sa vie d’adulte. Pour aller plus loin, je vous invite à lire l’avis d’une sexologue sur le site RFI.FR

Les associationS de lutte contre les violences faites aux enfants AUX COMORES

  • Service d’écoute et de protection des enfants: elle a pour missions de sensibiliser la population à dénoncer tout cas d’abus et de maltraitance à l’encontre des enfants et d’assurer une prise en charge médicale et psychologique des victimes, mais aussi d’initier des actions en justice contre les auteurs d’abus. Cellule soutenue par l’UNICEF.
  • Moina Tsi Wam Dzima
  • Hifadhu Comores (protégez les Comores)
  • Brigade des mineurs

Toutes ces organisations sont là pour protéger les mineurs et aider les parents dans les différentes démarches. Et nous pouvons remercier chaleureusement toutes ses personnes mobilisées pour cette très bonne cause dont malheureusement on aurait aimé s’en passer (je parle des violences bien-sûr). Maintenant c’est un fait, un problème de notre communauté et pas que d’ailleurs. Peut-être que vous suivez comme moi l’actualité, les paroles se sont libérées et l’on commence à dénoncer l’inacceptable. Je parle du mouvement #MeToo ou #BalanceTonPorc (en France), de l’affaire Roman Polanski… Il n’est jamais trop tard pour agir et chaque victime devrait avoir droit à une justice.

Le rôle des parents

Comme nous en avons déjà parlé dans l’article Grossesse issue d’un viol, il faut que les parents participent à l’éducation sexuelle de leurs enfants pour plus de prévention. Les associations ne peuvent pas tout faire. Je sais bien qu’il n’est pas évident d’aborder ces choses-là et pourtant il le faut. Leur apprendre à ne pas suivre des inconnus, leur demander ce qu’ils ont fait à l’école, avec leurs amis (mine de rien vous engagez ainsi la discussion). Ça leur permet de nous remonter des informations qui peuvent nous alerter sur d’éventuels comportements étranges et ainsi diminuer le taux d’agressions, même si une seule victime c’est déjà une de trop.

Il faut savoir que beaucoup de ces enfants se font interceptés à la sortie des écoles, sur le chemin de la maison, et il est là plus difficile d’anticiper l’agression. On leurs promet un bonbon, un cadeau et avec leur insouciance ils y vont sans crainte. Je ne sais pas si des actions sont menées (aux Comores j’entends) pour augmenter la vigilance sur les lieux publics et vous invite à nous les partager si vous êtes plus au courant. Si je me suis trompée sur des données n’hésitez pas à me le signaler que je puisse les rectifier.

Je finis juste en disant que nos enfants doivent être protégés et les bourreaux jugés. S’ils souffrent de maladies ou de troubles comportementaux, qu’ils soient soignés mais qu’on ne leur enlève pas la responsabilité de leurs actes. Nous ne vivons pas dans un monde de bisounours je l’entends, mais ensembe nous pouvons faire en sorte de vivre dans un monde meilleur.

N’hésitez pas à partager cet article si vous lui trouvez une utilité.

NasYou.

Le business des mariages comoriens en France

Le mariage! La consécration pour deux personnes qui s’aiment, le début d’une nouvelle vie. Le mariage est normalement un des plus beaux moments dans le parcours d’un couple. Normalement. Beaucoup rêvent de ce jour pris dans un amour fou, que dis-je un coup de foudre qui semble éternel. Cette cérémonie pendant laquelle amis et familles se réunissent pour notre plus grand bonheur. C’est très beau tout ça, mais malheureusement parfois le contexte est moins glamour. Le mariage est aussi vu comme un business pour certains. C’est très répandu mais nous fermons tous les yeux. Chut, c’est tabou. J’imagine que ce genre de chose existe dans beaucoup de pays, mais je vais ici parler du mien, la Grande Comore. Du peu que j’en sais et qui est déjà peut-être assez trop. Je vois arriver les critiques venant de certains de mes compatriotes. Sûrement ceux qui vont estimer que je m’attaque à une institution. J’aimerais que vous l’exprimiez ici, afin que nous puissions en débattre ensemble. Corriger mes erreurs et nous donner plus d’informations.

Le (GRAND) mariage au Comores.

Nous le savons tous, le mariage est une étape essentielle dans la vie d’une personne. La société nous impose un schéma qui est celui de faire des études, être stable financièrement et ensuite se caser et fonder une famille. Au Comores comme dans d’autres pays d’Afrique ce n’est pas forcément dans cette ordre que se font les choses. Le mariage semble être beaucoup plus important que le reste. Dès notre jeune âge on nous parle de ça, on nous conditionne. Cela se fait de moins en moins il me semble, mais les parents prévoient déjà avec qui leurs enfants vont se marier, choisissent les familles, les castes…

En Grande-Comore on parle plus de Grand mariage et non seulement de mariage. Il faut savoir que c’est un événement qui coûte assez cher par rapport à notre niveau de vie. Je continue de croire que la jeunesse est l’avenir de notre pays et qu’il y aura un changement positif (raison pour laquelle j’apporte mon soutien quand je le peux à ceux qui entreprennent et je vous invite et en faire de même) mais en attendant je ne peux nier que nous faisons partie des pays les plus pauvres du monde. Alors forcément lorsqu’on attend les sommes exorbitantes (en milliers d’euros) dépensées pendant une semaine de festivités, pour ensuite mourrir de faim, on peut s’interroger quant à la nécessité de tout ça. Il y aura toujours des débats sur les coutumes et traditions, moi je veux ici m’intéresser au business fait autour de cet événement en France.

Les mariages comoriens en France

Il faut savoir que le Grand-mariage appelé localement le « anda » ou « N’dola n’kou » n’est valable que s’il est fait aux Comores. C’est une institution fondamentale de notre société, parfois même le but d’une vie. Ici en France on parle de mariage en salle. Il y a autant de dépenses (bon un peu moins quand-même) mais c’est vraiment une autre ambiance. Il n’y a pas toutes les étapes d’un vrai Anda. Le Oukoumbi, cérémonie pendant laquelle on présente la mariée aux autres femmes (notamment celles de la belle-famille), est la plus importante pour cette dernière. Nous en avons déjà un peu parlé dans l’article consacré à Dj Djo Mix Djo. Tous les convives dansent en chantonnant des morceaux traditionnels (ambiance assurée par un Dj, il fut un temps où ce sont les femmes qui chantaient directement accompagnées de quelques instruments) et mettent de l’argent dans la robe de la mariée quand ils passent la féliciter. C’est son dû. On utilise des boîtes (sous la surveillance de quelqu’un) de préférence pour éviter le vol car il est en effet très facile de dérober quelques billets sans se faire prendre.

Le fait est que pendant cette festivité la mariée peut repartir avec un beau pactole si la salle est très remplie et selon les familles. En moyenne dans les 10 000€ et ça peut doubler assez facilement voir plus. Ce qui est une bonne chose, ce n’est pas de l’argent volé. Mais malheureusement ces grosses sommes ont conduit à un marché qui laisse peu de place à l’humanité, à l’amour véritable.

LES abus de faiblesse

Pourquoi parle t-on de business? À partir du moment où on monnaie le mariage de sa fille ne s’agit-il pas bien là d’un business? Dit ainsi ça paraît un peu violent et mes propos n’engagent que moi. Je parle d’abus de faiblesse car ça touche beaucoup de jeunes comoriens (les garçons en général) qui sont déjà dans une situation de précarité.

Je m’explique. Beaucoup de jeunes comoriens venus en France de manière légale (avec visa, étudiant par exemple) ou illégale (sans visa, ou en usant d’autres moyens à la recherche d’une vie meilleure) se retrouvent souvent coincés administrativement à un moment donné, c’est à dire qu’ils finissent par se retrouver en situation irrégulière (à la fin des études) et donc dans l’impossibilité de travailler, d’avoir une vie sociale sereine … Et ce sont ces jeunes là qui se font avoir. Je parle de jeunes garçons en général mais ça arrive aussi aux filles.

Alors on peut relever plusieurs cas de figures mais nous allons rester sur deux pour ne pas être plus long. Dans le premier cas, le jeune homme va s’amouracher d’une jeune fille qui elle va être en situation régulière voire même ayant la nationalité française (l’idéal). Les choses commencent à devenir sérieuses, ils s’aiment au point d’en parler aux familles. Mais le fait d’être « sans papiers » sera son point faible, malgré sa bonté, sa générosité ou quelque qualité que ce soit. C’est là que la famille de la fille va intervenir pour poser ses conditions. C’est comme si elle lui disait: « tu veux notre fille? D’accord pas de problème. Il faut une dote de 5 000€, 10 000€ (voir plus) et un mariage en salle. Pourquoi? Parce que si tu te maries avec elle tu en ressortiras gagnant car tu verras ta situation se régulariser. Tu auras des enfants, donc c’est normal de payer. » J’exagère peut-être un peu, mais n’en suis pas loin.

Certes, la dote est une obligation de l’homme envers sa future femme (oui c’est un pays musulman) mais il n’y a pas de minimum ou de maximum exigé et il y a beaucoup d’excès à mon sens.

[La loi islamique n’a déterminé ni minimum ni maximum légal pour la dot, car les gens n’ont pas tous les mêmes richesses ni la même aisance et chaque pays a ses coutumes et ses pratiques en la matière. La détermination du quantum de la dot a donc été laissée à l’appréciation de chacun, afin que les gens donnent en fonction de leurs moyens et suivant les pratiques qui ont cours dans leurs pays respectifs.] Source: Sajidine.com

Dans le deuxième cas, la fille a son petit copain, sa famille le sait (dans beaucoup de cas). Mais comme ce dernier ne vas pas être capable de la ramener en salle, ou ne correspond pas forcément aux critères voulus par la famille (pas du même village, pas du bon caste, de la bonne famille…) pour LE mariage de leur enfant, il va y avoir une espèce de pacte. C’est-à-dire que les parents vont expliquer à leur fille qu’il y a un homme du village qui cherche une épouse (donc prêt financièrement), et qu’il serait bien d’accepter de se marier avec lui quitte à s’en séparer une fois les festivités terminées, et poursuivre sa vie ensuite. Oui parce qu’au final la suite compte peu, tant qu’elle a déjà été mariée honorablement aux yeux des autres. Pour le motif du divorce ce n’est pas bien compliqué à trouver n’est-ce pas? Les gens se séparent pour un oui ou pour non à notre époque, donc ça ne surprendrait même pas la communauté. Et malheureusement ça arrive trop souvent.

Le vice de CETTE PRATIQUE

Vous allez peut-être me dire que les familles ne cherchent que le bonheur de leurs enfants. Faux, la preuve en est que ce sont elles qui programment le coup. ATTENTION. Je ne généralise pas. Fort heureusement beaucoup sont dotées de conscience. Je parle de vice car ça en est un (de mon point de vue). Certes, le mariage est un moment émouvant, festif … mais lorsqu’il y a préméditation d’une escroquerie derrière, ce n’est pour moi que de l’hypocrisie et une fausse joie. L’argent est quelque chose d’éphémère, on l’oublie parfois. Certains gagnent des millions et se retrouvent tout de même à la rue. De même que d’autres arrivent à composer avec le peu qu’ils ont pour vivre convenablement.

Et les enfants (je parle de celles qui sont complices) qui invitent leurs amis pour le soi-disant plus beau jour de leur vie avec ces sourires de façade? Qui blâmer le plus? Répondront-elles: « c’était pour faire plaisir à ma famille. C’est très important pour eux, les coutumes et traditions… » Mais n’y a t-il pas d’autres solutions? Faut-il réellement en arriver à là? Il faut savoir que ceux qui arrivent à trouver un petit job malgré leur situation, travaillent dur et économisent chaque centime pour pouvoir se marier. Parce qu’ils connaissent leurs futurs obligations. Mais ils n’y vont pas en se disant « je sais que je vais me faire dépouiller mais j’y vais quand-même. » Ou peut-être est-ce moi qui suis naïve, n’hésitez pas à laisser en commentaires vos opinions.

Comment parvenir à régler ce problème?

On se dit tous que lorsqu’on aime une personne et ce en connaissance de sa situation personnelle, administrative et financière, on fait tout pour l’aider et on n’aide pas à le détruire. Les filles je ne vous dit pas qu’il faut vous rebeller contre vos familles, non. Mais il est possible d’exposer votre situation et expliquer que vous voulez être avec cet homme (si vous le voulez vraiment), que vous êtes prête à bâtir avec lui votre avenir et que vous allez vous soutenir mutuellement (comme un couple normal le ferait). Je sais que ce n’est pas le genre de discours qu’ils attendent (ça dépend des parents je souligne) et quoi que ça devrait l’être, mais vous prouvez déjà votre bonne foie et avec un peu de persévérance ils finiront par vous comprendre. Parce que ce que vous construirez ensemble (avec votre partenaire) sera à vous, à vous deux.

Pour celles qui ont leurs copains et qui acceptent d’aller se marier avec des hommes (souvent plus âgés) pour les ejecter le lendemain, où est la morale? C’est faire plaisir à sa famille que d’être complice de celà. D’accord, mais à quel moment vous pensez au garçon en question? Vous avez le droit de discuter, de vous offusquer voire même de refuser. J’imagine qu’ils ne vous mettent pas le couteau sous la gorge. Il y a des solutions pour tout et pour tous. Je dis ça mais je suis consciente de la complexité de la situation. « Tu ne l’as pas vécu » me dira t-on. Pas de cette manière non. Mais je constate comme beaucoup d’entre vous peut-être.

ET LES HOMMES DANS TOUT ÇA?

Il faut savoir que la combine est connue de beaucoup et que de plus en plus de personnes trompées osent se plaindre. Et avec une génération 2.0, tout se règlent sur les réseaux sociaux, c’est bien triste. Les hommes mis à la porte à peine quelques jours après leurs mariages réclament la dote versée. Mais en vain. Pourquoi ils ne portent pas plainte? Parce qu’il faut déjà prouver l’arnaque mais surtout parce qu’ils ne sont pas en situation régulière et c’est donner le bâton pour se faire battre que de se présenter à la police. De plus une fois qu’il y a une consommation du mariage, elle (la dote) ne peut être récupérée. Et c’est bien pour ces raisons que des familles continuent et qu’elles n’ont pas de crainte. Parce qu’ils auront beau le crier leur peine au monde entier, elles ne seront pas jugées pour cela. Elles pourraient éventuellement avoir honte oui, mais comme pour tout, les gens finiront bien par oublier.

« Et si vous divorcez d’avec elles sans les avoir touchées (sans avoir eu de rapports sexuels avec elles), mais après fixation de leur Mahr (dote), versez leur alors la moitié du Mahr que vous avez fixé, à moins qu’elles ne s’en désistent ou que ne se désiste celui entre les mains de qui est la conclusion du mariage (en remboursant la totalité du Mahr). » (Sourate 2 verset 237)

Alors beaucoup se retrouvent à la case départ. Retournant dormir chez leurs soeurs ou « wa djomba » (les oncles) qui les ont accueilli. C’est une vie qui s’effondre, des années de labeur. Ils s’en remettent alors à Dieu. Celui dont certains oublient de craindre.

Maintenant il faut se le dire, certains hommes sont aussi là pour profiter de la situation en faisant de même. Retournant eux aussi avec leurs copines une fois qu’ils obtiennent régularisation après le mariage. Celà concerne surtout (à ma connaissance) ceux qui sont venus en France grâce à leurs femmes descendues spécialement au pays pour accomplir les démarches nécessaires et légales afin de les faire venir. Ils les draguent, jouent les maris parfaits et les embobinent jusqu’à obtenir ce qu’ils veulent. Franchement parfois je me demande (et peut-être que vous aussi) comment on arrive encore à se faire avoir comme ça en 2020. Quand on dit que l’amour rend aveugle… D’ailleurs si vous êtes un (e) compatriote, vous avez peut-être entendu parler de l’affaire Marina, l’exemple type de ce genre de cas.

Je finis en disant qu’il serait important de redonner à l’Homme sa place d’être humain et à l’argent sa place de matériel. Ce dernier est nécessaire pour vivre certes, mais il y a d’autres manières honnêtes de l’obtenir que de profiter de la situation précaire de nos compatriotes ou d’autres d’ailleurs. Ce genre de dérive est inacceptable il faut dire ce qui est. À tous les couples qui sont encore et toujours là, heureux en ménage, félicitations. À tous ceux qui veulent se marier, discutez bien avec vos partenaires, exposez vos idées, vos problèmes et essayez de trouver les solutions ensemble. Parce que c’est ensemble que vous allez avancer, vivre le meilleur et le pire.

Si j’ai pu à travers cet article en blesser certains, je m’en excuse. Beaucoup de personnes ne choisissent pas ces situations mais les subissent. Maintenant nous sommes tous conscients de ce qui ne va pas et continuer à en faire des tabous n’est pas la solution. En parler ne changera peut-être pas grand-chose non plus, mais il est bon de savoir où on met les pieds avant de s’y engager. Puisse Dieu veiller sur vous tous.

À très bientôt.

NasYou.

La communication dans le couple

Ah l’amour! C’est si beau, si merveilleux n’est-ce pas? Ce sentiment inexplicable qui parfois nous fait perdre la raison. Les débuts semblent tellement magiques, si incroyables. Mais l’on ne peut en rester là, il faut sauter le pas. Poursuivre l’aventure, à deux, c’est beaucoup mieux. Entamer une vie commune… brefs, la vie de couple.

DES DÉBUTS HEUREUX

On dit que l’amour ne fait pas tout. Ce n’est pas faut. C’est la base, la fondation essentielle pour ce projet commun qu’est de vivre et avancer à deux. C’est parce qu’il y a l’amour, qu’on trouve un sens à sa relation. Sinon qu’est-ce qui différencie notre partenaire d’un homme ou d’une femme lambda? Aurions-nous la même complicité, les mêmes éclats de rire….

Image Pixabay

On se souvient tous de nos moments heureux, le début de notre relation. Si vous les avez oublié c’est que votre relation remonte à des années (félicitations si votre couple tient toujours), mais c’est normalement une période qui reste encrée. On se souvient des premiers regards, des premiers échanges de baisers. Les promesses qu’on s’est fait, les rêves partagés… Ces moments pendant lesquelles chaque seconde passée ensemble comptait beaucoup plus que tout autre chose. Mais le temps passe et l’on ne peut rester bloquer sur ces instants. Il faut avancer. Se projeter c’est bien, le vivre c’est encore mieux mais reste une performance mine de rien. En effet, nous le savons, parfois tout ne se passe pas comme nous l’avions imaginé, du moins pas exactement. La vraie vie c’est autre chose. C’est un vrai boulot à plein temps qui a pour rémunération le maintien de votre couple dans la durée. Ce n’est pas pour rien que beaucoup hésitent à faire le grand saut.

LE QUOTIDIEN ET LA ROUTINE

Une fois mariés, pacsés ou tout simplement une fois que le couple décide de partager la vie à deux et donc de s’installer ensemble, beaucoup de choses changent. Le quotidien finit par prendre le dessus. Il y a tellement de choses à assumer, à gérer: le loyer, les factures, les courses… Il faut travailler, c’est primordial, sinon même vitale. L’on passe moins de temps avec son/sa partenaire. Beaucoup plus à l’extérieur, avec les collègues de travail. Il y a le stress, la société nous oblige à faire toujours plus en nous mettant tous en compétition, les uns contre les autres. Le travail prend alors beaucoup de place dans nos vies. Au réveil, à table, avant de se coucher… Et tout ça a pour conséquence de créer des distances dans le couple.

En quoi la communication est t-elle importante?

Je ne suis pas une psychologue et/ou une spécialiste de la communication et des relations de couples. Mais je suis moi-même en couple, mariée depuis bientôt 2 ans et je ne décris ici que ma vision des choses par rapport à mon vécu.

Pour moi la communication dans le couple est essentiel au même niveau que la confiance et l’amour. Ce sont des critères primordiaux qui se complètent. Dans mon propore quotidien je la ressens parfois cette distance. Puis quand je me mets à réfléchir, je réalise que le manque de communication est le pire ennemi qu’un couple puisse avoir.

Image couple en rupture Pixabay

Il arrive parfois de trouver l’autre insupportable pour un oui ou pour un non. Parce qu’elle/il ne pense plus comme nous. Parce qu’on se sent incompris (e), parce qu’on aimerait qu’elle/il devine tout à notre place sans avoir à dire quoi que ce soit et que ça n’arrive pas. Mais comment arriver à se comprendre? Si j’ai mal et que je n’arrive pas à l’exprimer à mon mari, comment puis-je lui en vouloir ensuite? La complicité qui existe entre nous permet à chacun d’identifier quand quelque chose cloche. Mais tant qu’on ne pose pas des mots sur les sentiments à l’instant T ça fait traîner le problème qui va alors s’agrandir et prendre une autre ampleur (pas forcément positive).

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Je connais des couples qui vivent ensemble mais qui ne partagent pas grand-chose. Qui font leur vie chacun de son côté. Avec les réseaux sociaux et les smartphones il n’est pas très difficile de s’occuper. J’avoue que ce petit gadget devenu indispensable (du moins c’est ce qu’on se dit) est autant un atout qu’un inconvénient (pour moi). On est là physiquement mais ailleurs à la fois. Je pense que le manque de communication pendant ces heures de silence est très propice à la tromperie. En quoi? Je m’explique, le temps qu’on ne passe pas avec son/sa chéri (e), on le passe avec une autre personne ou sur autre chose. Cela peut conduire à la naissance d’une relation parallèle qui viendra peut-être semer le trouble dans celle que vous vivez. L’arrivée d’une autre personne ou d’une passion qui vous comblera peut-être, ainsi que ce manque de dialogue.

Petite parenthèse et sans jugement, j’ai l’impression que nous les femmes attendons toujours plus de nos hommes. C’est à eux de nous offrir des cadeaux, de nous protéger, de deviner ce qu’on voudrait pour tél ou tél événement. Mais souvent on les oublie, eux. Et si on ne pense pas à eux, d’utres le feront pour nous (on s’est compris). Comment attendre d’eux qu’ils nous traitent comme des princesses si nous n’en faisons pas des princes. De la même manière que nous avons le besoin incessant qu’ils nous écoutent et nous comprennent, ils en attendent de même. Ce que je veux dire par là c’est que les choses doivent se faire dans les deux sens et non de manière unilatérale.

POURQUOI MAINTENIR LA COMMUNICATION?

Le fait de toujours trouver le moyen de se parler permet de mieux connaître son partenaire, car oui, il y a toujours quelque chose à apprendre sur lui/elle. C’est ce qui va permettre par la suite d’arriver à savoir ce qui lui ferait le plus plaisir par exemple, ce qu’il lui faut, ce qu’il vous faut…

Je me souviens d’une période pendant laquelle je ne disais plus rien. Je rentrais du travail épuisée et un peu sur les nerfs. Mon mari le voyait, que je n’étais pas bien. Mais il est resté serein au début espérant que je lui laisse une porte ouverte pour en parler. Mais les jours passaient et toujours rien. Ce n’était pas bien de réagir comme ça, mais nous avons tous nos moments de faiblesse, de vulnérabilité (je parle de moi). Alors il a décidé qu’il fallait qu’on discute. Sans rentrer dans les détails j’ai pu poser des mots sur ce que je ressentais et ça m’a fait du bien. Oui, ça nous a fait du bien car le dialogue a repris et notre complicité aussitôt. Si nous n’avions pas l’habitude de communiquer cela aurait sûrement duré plus longtemps. Ce serait même peut-être devenu une situation normale (ce qui serait anormal).

QUE FAIRE POUR AMÉLIORER LA COMMUNICATION ?

Image Pixabay

Il n’en faut pas plus pour briser un couple, et pas plus pour le rendre plus fort. On dit que les choses les plus simples sont les meilleures. Il faut juste un peu d’efforts et de volonté. À partir du moment où vous aimez la personne, vous lui faîtes confiance et que vous êtes heureux/se à ses côtés, il n’y a pas de raison que ça ne perdure pas. À condition bien-sûr d’y croire et de faire ce qu’il faut pour.

Il faut donc créer des moments de partage qui permettent de discuter. Parler du quotidien, faire un bilan de la relation. Qu’est qui va? Qu’est-ce qui ne fonctionne pas? Comment faire pour améliorer les choses? Ensuite parler de l’avenir. Pourquoi ? Cela permet de voir si vous êtes sur la même longueur d’onde et auquel cas mieux l’appréhender ensemble. Il faut arrêter de tout prendre pour acquis. Le fait d’être mariés et même d’avoir des enfants ne signifie pas qu’il/elle ne partira jamais ou que vous n’allez pas vous-même baisser les bras (même si dans l’idéal le mieux est de vivre « ensemble jusqu’à ce que la mort vous sépare »). Il faut discuter d’autres choses que des factures impayées et du patron qui vous a « saoulé » toute la journée. Je l’entends qu’il y a un manque de temps, mais il faut se trouver ces petits moments, c’est important.

J’apprends un peu plus chaque jour que vivre avec quelqu’un au quotidien peut parfois s’avérer lassant et difficile malgré tout l’amour qu’on lui porte. Il faut alors faire au mieux pour entretenir la flamme à l’origine de cette union. Se couper de la routine, discuter, rire. Se rappeler pourquoi on s’est choisi mutuellement, se dire « je t’aime »… Se disputer aussi, ça arrive. Et c’est parfois même l’occasion de mettre les choses à plat pour mieux avancer dans le meilleur des cas, ou s’arrêter, faire une pause si plus rien ne va.

Si vous sentez que votre couple vacille en ce moment, il est peut-être temps de vous poser à deux et d’en parler. Peu n’importe l’issue de cette discussion, cela ne peut que vous faire du bien. Plus j’avance dans cet article, et plus je me rends compte que j’ai encore tant de choses à vivre avec mon binôme (sache ô combien je t’aime si tu me lis).

Quels sont vos conseils, vos astuces? Comment faites-vous pour entretenir votre relation sans vous lasser de la routine? Heureux ménage à tous les couples et n’oubliez pas de vivre les choses à deux. Pour ceux et celles qui hésitent à sauter le pas, faites-vous confiance et lancez-vous. Mais retenez-bien que l’amour ne fait pas tout.

À très bientôt.

NasYou.

MEIITOD: de Mayotte à Montpellier l’aventure continue

Vous êtes-vous déjà demandé ce que deviendront vos connaissances, vos camarades d’école dans 5, 10, 15 ans ? Il y a quelques années, je m’en souviens encore, ma copine (qui se reconnaîtra sûrement) m’a demandé si je savais qui était MEIITOD. Je lui ai répondu que oui, vaguement pour avoir entendu des gens en parler mais sans plus. Mais en fait sa question c’était plutôt « est-ce que tu sais qui c’est dans le sens te souviens-tu de lui? » Je ne comprenais pas jusqu’à ce qu’elle m’explique que c’était notre ancien camarade de classe. Il avait tellement changé, je n’y croyais pas.

Alors voilà, nous allons belle et bien parler de ce jeune garçon plutôt calme mais très joyeux à l’époque. Il était bon élève et bien apprécié des professeurs si mes souvenirs sont bonnes. Entre temps il a fait son petit chemin et aujourd’hui il fait parti de ces jeunes talents originaires de Mayotte qui, à leur échelle font connaître leur petit bout de paradis de manière positive.

Il s’appelle donc ADRIEN et il a 24 ans. C’est à Mayana qu’il a commencé sa petite carrière musicale et c’est ici en France métropolitaine qu’il la poursuit actuellement. Il a trouvé refuge sur Montpellier, ville dans laquelle il a pris ses marques et puise son inspiration.

Ses débuts dans la musique :

Comme il le dit lui-même, ADRIEN, connu sous son nom de scène MEIITOD a toujours baigné dans la musique. Néanmoins, c’est en 2012 qu’il va commencer à se faire connaître du public et entendre ses morceaux diffusés un peu partout. Deux ans plus tôt, il lançait ses premiers freestyles dans un banga avec ses amis. À Mayotte, les artistes privilégient massivement la langue locale, ici le mahorais, dans l’expression et le partage de leurs émotions. En effet, il est important de mettre en valeur sa propre culture pour la faire émerger et la nouvelle génération a su conserver cette richesse. L’île a beau être française, elle garde son petit charme et son authenticité à travers ses coutumes et traditions. La chanson ci-dessous de notre talent du jour le décrit parfaitement. Si vous n’y comprenez pas les mots, laissez-vous emporter par ses sonorités.

« Maoré »

De Mayotte à Montpellier:

La vie d’un artiste est amenée à évoluer fort heureusement. Mais les opportunités dans le monde de la musique ne tombent pas du ciel. Non, elles se créent. Ainsi, MEIITOD a quitté son nid douillet en 2014 après son bac afin de poursuivre ses études en France métropolitaine. Il a ensuite fait le choix de s’installer dans cette ville dynamique de Montpellier, avec sa très jeune population plutôt réceptive aux différents genres. Il évolue dans un style musical tropical et reposant dit Chill pour les connaisseurs. Même si ses textes sont de plus en plus en français, une langue qui lui permet d’élargir son public à grande échelle, il ne manque pas de faire des clins d’oeil à son île en y ajoutant du shimaoré (le mahorais). Comme on dit, il ne faut pas oublier d’où l’on vient et ça il le sait. Il partage également des duos 100% en mahorais comme pour le morceau « Mori Jana » (qui veut dire « comme hier ») en feat avec Rekman Seller, une autre star de l’île.

Ma sélection parmi ses chansons:

J’ai eu l’idée de lui consacrer cet article car il y a quelques semaines j’ai entendu sa chanson « Arrêt de bus » depuis le portable de mon mari. J’étais déjà choquée qu’il écoute de la musique, mais ce qui m’a le plus marqué c’est qu’il l’a répété au moins à trois reprises. Alors je m’y suis mise à mon tour et je ne m’en lasse pas. J’avoue me laisser emporter assez facilement par sa douce mélodie et le côté un peu nostalgique. Pour l’apprécier au maximum il faut un silence majestueux. Des souvenirs risquent de remonter, alors restez zen.

« Arrêt de bus »

J’ai donc poursuivi la playlist et j’ai de nouveau été séduite, cette fois par « la voisine » sans mauvais jeu de mots. C’est l’histoire d’un homme qui tombe amoureux de sa voisine sans jamais vraiment oser lui dire. Entre nous, qui n’a jamais eu un crush pour son voisin/sa voisine d’en face ou du 2ème? Eh bien après l’avoir écouté, vous n’aurez qu’une envie : le lui dire.

« la voisine »

Et je clôture cette petite sélection avec le morceau « fallait« . Parfois dans un couple l’amour ne suffit pas ou s’essouffle et conduit à des séparations difficiles. Mais souvent quand il y a des enfants, on pert toutes notions, on y laisse même la raison…

« Fallait »

Son avenir musical:

La vie d’un artiste est souvent semée d’embûches et malheureusement beaucoup s’arrêtent au premier échec. Après avoir conquis un public qui est plutôt concentré Outre-mer, je lui souhaite de rencontrer le succès qu’il mérite auprès de celui de la métropole et d’ailleurs. Le même qui écoute par exemple DADJU, AYA NAKAMURA et d’autres. Ce n’est pas rêver que d’avoir cité ces deux célèbres chanteurs. Nous savons que dans l’industrie de la musique il suffit juste parfois de faire la bonne rencontre au bon moment pour voir sa carrière décoller à une très grande vitesse.

Ainsi nous, ses fans, ceux qui le découvrent et moi-même, pouvons également lui souhaiter une bonne continuation dans sa longue vie d’artiste, auteur, compositeur et interprète. Un petit clin d’oeil à son équipe et ses amis DIMITRI et YOUBBEE, avec leur petit bébé qui on l’espère grandira bien, le label « Warasay« .

Des nouveaux morceaux à apprécier sont disponibles sur sa chaîne YouTube. « Mercredi » en feat avec la talentueuse Siou et « Dégâts » sorti il y a 2 semaines.

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À très bientôt pour un nouveau portrait.

NasYou.

Mariage forcé: témoignage

Le mariage devrait être la consécration d’une relation basée sur l’amour entre deux personnes qui se sont mutuellement choisies. Nous savons qu’aux temps de nos grands-parents, voire de nos parents, beaucoup de couples se sont formés avec la volonté des familles et non celle des principaux concernés. Nous n’allons pas nous en plaindre, nous en sommes le résultat.

Nous vivons dans une époque où les relations se font et se défont à vitesse grand V. Pourvu qu’il ou elle ait terminé le pot de Nutella et ça devient une source de dispute qui conduira bientôt à un divorce. Oui, j’exagère peut-être un petit peu. Tout ceci pour dire que les personnes sont de plus en plus libres de choisir leurs partenaires en leurs âmes et consciences. Toutefois, ce n’est pas un fait qui est généralisé et il existe encore des pays où ce sont encore les parents qui décident qui épousera qui. Mais encore une fois, même dans ces endroits là ça ne concerne pas tout monde, on peut y observer des changements. Heureusement ou pas, cela dépend du point de vue de chacun. Certains verront là une conservation des coutumes et traditions. D’autres trouveront cela « hallucinant » et se voudront porte-parole pour dénoncer ce qu’ils jugeront injuste.

Je ne vais pas me positionner, chacun est libre de penser et de dire ce qu’il veut. Je vous partage juste ce témoignage qui aidera peut-être à voir claire sur des choses, à comprendre certains. Nous ne vivons pas toutes les situations de la même manière et il est intéressant d’en connaître les différences.

C’est l’histoire de Sayna (ceci est un nom d’emprunt, la concernée ayant souhaité garder l’anonymat):

[Le problème des familles comoriennes c’est que les parents pensent plus aux qu’en dira t- on plutôt qu’au bonheur de leurs enfants. Je vais parler de ma propre experience. À mes 18 ans nous sommes allés aux Comores pour des vacances et ma mère m’a dit: « écoute ma fille, tu es majeur, déjà une femme, donc il faudrait penser à te marier. » À ce moment-là, j’avais un coup de coeur pour un jeune homme du village avec qui je m’entendais bien mais je n’ai pas osé lui en parler. J’en ai discuté avec le principal concerné qui m’a dit qu’il était bien prêt et d’accord pour passer au cap suivant. J’ai alors pris mon courage à deux mains et j’en ai finalement parlé à ma mère. Mais le réflexe de cette dernière a été de commencer à faire des recherches sur lui au lieu d’aller le voir directement…. Ses copines l’ont devalorisé en disant que ce n’etait q’un bandit qui fumait de la drogue, qui buvait et j’en passe. Rien n’était vrai. Mais bien évidement ma mère a préféré les écouter et m’a fait passer des vacances d’enfer pour ne pas dire autre chose. Son refus a donc été catégorique. Tu te doutes bien que mon père a suivi par conséquent. C’était mort de chez mort. Deux semaines avant notre retour en France, mon père m’a convoqué pour une discution. Il m’a dit que son ami été venu le voir pour savoir si j’étais promise à quelqu’un, et dans le cas contraire, qu’il voudrait me présenter à son fils, avec mon accord bien-sûr.

Lassée par ce qui s’est passé et puis surtout désireuse de rendre mes parents fiers, je lui ai répondu que j’allais y réfléchir et lui dirais si je veux bien ou non. On me l’a montré assez rapidement et c’est vrai qu’il était plutôt pas mal. Mais bon, la beauté ne fait pas tout il faut le dire. J’ai donc donné une réponse positive à mon patriarche. S’en sont suivies les présentations et des visites régulières à la maison pour que nous apprenions à nous connaître. Le temps est passé, je me suis fait à l’idée. Il faisait bonne impression devant mes parents et devant moi aussi d’ailleurs, durant les deux premières années. Mais c’est plus tard que j’ai découvert son vrai visage. Il était manipulateur, ventard, sans rentrer dans les détails, tout ce que je déteste.

Je me suis éloignée de lui et ai decidé d’en parler a mon père ( ma mère était in love donc elle n’entendrait rien) pour lui dire que je ne voulait plus de cette relation. Mais bien-sûr il ne l’entendait pas de cette oreille. Pour lui je mettais la honte à ma famille et il serait gêné face à celle de Monsieur. Mais j’ai tenu le coup, j’ai été catégorique. Ma décision était prise, je ne voulais plus rien affaire à lui. Ils ont tout de suite pensé que j’avais quelqu’un d’autre mais non, pas du tout. Ma mère l’a très mal pris. Quand elle a su elle m’a sorti cette phrase qui raisonne encore dans ma tête aujourd’hui : « tu lui a fait perdre 3 ans de sa vie, si tu t’étais decidée plus tôt il aurait été marié et aurait probablement déjà eu des enfants« . Quoi? donc lui compte plus que moi? Okey. « Que vont dire mes amis, sa famille…? » S’en sont suivies des histoires pas possibles qui m’ont fait tomber en dépression. Vous savez la dépression, cette maladie incomprise et plutôt inconnue chez moi.

Une petite parenthèse pour illustrer un peu ce genre de situation. Le clip de la chanteuse sénégalaise Viviane Chidid intitulé mariage forcé sorti en 2017.

Malgré tout ça, mes parents ont quand même fait le nécessaire pour que cet homme vienne en France pensant que je céderais. Mais non, j’étais déterminée à ne pas le faire. Longtemps après j’ai rencontré une personne que j’aimais profondément et qui pour moi serait le mari idéal. Mais ils en avaient que faire, pour eux j’avais déshonoré la famille, je leur avais mis la honte. Aujourd’hui je suis heureuse avec cet autre devenu ma moitié. Tout ceci pour dire que malheureusement la majeure partie des parents privilégie le paraître, ce que diront et penseront les autres. Un honneur mal placé mis en avant, plutôt que le bonheur et le bien-être de leurs enfants. Encore moins leur avenir. Voilà mon histoire. ]

Que pensez-vous de ce témoignage ? Connaissez-vous des personnes dans cette situation. Quels conseils leur appprteriez-vous? Ici nous sommes entre le mariage arrangé de part la volonté des familles, et le mariage forcé du fait est que malgré son refus plus tard, les parents ne veulent rien entendre.

À très bientôt.

NasYou.

Mon parcours d’immigrante: La traversée en « Kwassa Kwassa »

Bonjour chers lecteurs, si vous tombez sur cet article par hasard et sans avoir lu le précédent, sachez que pour mieux suivre l’histoire vous pouvez le retrouver dans l’onglet Quotidien, « Mon parcours d’immigrante« . Pour les autres je vous remercie pour votre fidélité, bonne lecture.

La première tentative a donc échoué car les conditions météorologiques n’étaient pas bonnes. Nous retournons alors dans la petite maison qui abrite les autres voyageurs en transit. Il faut savoir qu’ils organisent plusieurs sessions de départ. Plus tard je comprendrais que c’est selon que les gens aient payé leur dû aux passeurs ou pas. J’imagine que c’était bon pour moi, je n’en avais aucune idée, je n’avais toujours pas de nouvelles de ma famille. Nous essayons de dormir tant bien que mal, mais les enfants ne cessent de pleurer. Allez, il faut faire un effort, il va falloir se lever très tôt.

Anjouan-Mayotte: Étape 2 du voyage

Il faut de nouveau partir, mais cette fois en pleine journée. Le point de rendez-vous a changé. Nous allons devoir marcher très longtemps. Je me souviens que dans le groupe il y avait une dame assez âgée, très fatiguée et malade. Il me semble qu’elle était un peu aveugle et ne pouvait avancer seule. Je ne sais pas combien de temps exactement nous avons marché, ni quelle distance nous avons parcouru mais c’était très long. « Ça y est, nous y sommes« , dit le passeur. Et là je vois au loin, mais vraiment au loin, cette espèce de petite barque avec un homme à bord. J’étais effrayée pour lui. Et avec mon innocence et ma naïveté, je me rappelle avoir demandé au passeur, « mais qu’est-ce qu’il fait là ? Il n’a pas peur de tomber ? » Et là il me dit cette phrase que je n’ai jamais pu oublier : « mais tu sais que c’est là que vous allez monter pour aller à Mayotte« . C’était trop pour moi. Je vous laisse imaginer ma réaction.

Nous voilà arrivés devant le fameux « Kwassa Kwassa ». Il est un peu plus grand, mais non, il n’est clairement pas assez grand pour tout ce beau monde. Il bouge dans tous les sens. Rien que le bruit des vagues me donne le tournis. Je n’arrête pas de me répéter que nous sommes trop nombreux. Du moins c’est ce que je pensais. Avec le temps j’ai réalisé que c’est surtout pour cela qu’il y a autant de pertes humaines dans ce cimetière géant. C’est à mon tour de monter. Une petite barre de bois relie le rocher au kwssa en guise de « pont ». Alors je tremble de nouveau en essayant de poser mon pied et je refuse d’aller jusqu’au bout. Mais je vous l’ai dit, il n’y pas le temps de faire dans les sentiments. « C’est soit tu montes, soit tu restes là ». Me dit-on. Comment ça je reste? Avec qui? Là vous voyez, il fallait juste suivre la cadence, alors j’ai pris mon courage à deux mains. Nous sommes au complet, le moteur démarre. À peine il part que j’ai déjà peur de mourir. Je n’arrivais pas à comprendre comment on allait tenir jusqu’au bout, entassés les uns sur les autres dans cette petite chose sans aucune protection. Un gilet de sauvetage aurait été du luxe je pense. Les heures défilent, la nuit tombe et nous sommes toujours au milieu de nul part. Je suis complètement mouillée, il fait très froid. Je peux toucher l’eau de la mer, mais je n’ose pas sortir ma main pour le faire. Je vous rappelle que j’avais 11 ans à l’époque et que je voyageais seule. À un moment il y a une dame qui a pris son châle pour recouvrir son enfant. Elle avait les jambes un peu dénudés. Et là, il y a ce vieillard qui me demande de prendre le mien pour lui donner. Oh que non, jamais de la vie. Qui va me donner le sien? Elle protège son fils, je me protège. Arrivez-vous à visualiser cette image, que feriez-vous? Il fait noir, vous êtes sur une embarcation qui peut chavirer à tout moment et par dessus tout vous ne savez pas nager. À quoi pensez-vous dans l’immédiat ?

Le moteur continue de tourner, personne ne parle. Mais parler pour dire quoi? Tout d’un coup il cesse de fonctionner, mais fort heureusement quelques minutes plus tard il redémarre. Quelle frayeur! Puis il y a cette grosse vague qui a fait crié tout le groupe. Pour nous c’était la fin. Mais Dieu merci le temps s’est calmé. Des heures plus tard on pouvait y voir des petites lumières au loin. Enfin un signe de vie! J’ai senti le soulagement dans le soupir de chacun. Il y avait un enfant à bord qui commençait à pleurer. Le passeur a pris peur. « Faites-le taire, nous allons nous faire repérer« . Le kwassa kwassa s’arrête avant d’atteindre la côte, nous devons descendre et joindre la plage à pied. J’ai perdu ma chaussure et quelques affaires mais rien d’important. Dès lors que j’ai posé mon pied à terre j’étais tellement soulagée que le reste m’importait peu. On pouvait y entendre de la musique, mais nous étions loin de faire la fête. « Allez, on se change vite, le voyage n’est pas terminé. Nous allons devoir macher toute la nuit. Il faut tout faire en silence, je ne veux entendre aucun bruit de sac« . Décidément, quel parcours !

Mayotte : Dernière étape

Pour la énième fois on se remet à marcher. Il faut arriver au point de rendez-vous avant le lever du jour. Nous allons de champ en champ, faisons des petites pauses de temps en temps. Nos pieds n’en peuvent plus. La vieille dame malade n’arrive plus à marcher. Puis il y a cet homme qui propose qu’on la laisse là-bas. J’étais choquée, j’ai tout de suite pensé à ma grand-mère. Heureusement le reste du groupe ne l’a pas écouté et nous avons tous continué jusqu’au bout.

Nous pouvons enfin voir la route, voir des voitures passer. C’était comme une renaissance pour moi. « Et maintenant, comment vais-je arriver à destination? » Je m’interroge, je suis impatiente de retrouver ma mère que je n’ai pas vu depuis trois ans. Je sais que j’ai une petite soeur et un beau-père mais je ne les connais pas encore. Une première voiture s’arrête, un premier groupe monte. J’ai peur de rester là mais je ne suis pas seule, cela me rassure. J’avais quelque chose dans l’oeil alors des larmes n’arrêtaient pas de couler. On aurait pu croire que c’était l’émotion mais non j’avais juste mal.

Encore quelques heures d’attente, et c’est enfin notre tour (une partie du groupe avait pris une autre direction). Et on roule, roule, roule jusqu’à la capitale, Mamoudzou. Nous arrivons dans ce quartier de « M’Gombani » dans lequel je ferais ma scolarité de l’école primaire à la fin du collège (dîtes-le en commentaire si vous le connaissez). Nous sommes regroupés dans cette maison, tout le monde semble si heureux d’avoir survécu. On ne réalise pas. Les gens partent petit à petit au fuir et à mesure que leurs familles viennent les chercher. Et moi? C’est le passeur lui-même qui me ramène chez moi. Peut-être que c’était le deal, je ne sais pas. En réalité nous étions juste à quelques mètres de là. On arrive à la maison mais ma mère n’est pas là. Alors il me ramene chez ma tante à quelques pas seulement. « C’est la fille de … Al’hamdoulillah, elle est arrivée. Il faut appeler sa maman. » Crient tous ceux qui sont dans la cour. On me douche, me prête la robe d’une petite fille de la maison et je monte au lit me reposer. J’ai toujours très mal à l’oeil, ça continue de couler. Ma main cachant mon visage pour éviter la lumière, je peux entre-voir ma « mamouchka » arriver (elle était au travail), paniquée et en criant : « où est-elle, où est ma fille« ? On lui fait croire que je suis chez elle entrain de dormir sur le lit superposé. Raison pour laquelle elle ne m’aurait pas vu tout de suite. Alors elle court et y retourne. La scène me fait rire à chaque fois que j’y pense. Même pas 3 minutes après elle revient. « Je ne l’ai pas vu, où est-elle ? Elle a vu la petite fille allongée, mais ne s’imaginait pas que c’était moi (surtout que je portais les vêtements d’une autre). Sa soeur décide de mettre fin à la blague. Et là, elle fond en larmes. Je vous laisse imaginer. C’est la fin de trois jours d’angoisse. Le début d’une nouvelle vie. Mais attendez, vous savez pourquoi elle ne s’est pas du tout dit que la petite fille sur le lit pouvait être moi? Je vous laisse deviner.

Des années plus tard, je n’ai jamais pu oublier ce parcours. Parce que quand tu as côtoyé la mort, tu ne l’oublie pas. Alors si vous avez vécu un voyage similaire vous comprenez très facilement sans doute. Si vous n’avez pas connu cela, tant mieux, vous êtes des chanceux. Tous les jours des centaines, voire des milliers de personnes meurent dans ces cimetières marines. Perdues au milieu de nul part elles ne connaîtront jamais cet eldorado tant rêvé, ce nouveau départ. Une précoce dans des conditions atroces. Pour tous ceux qui pensent qu’ils (les immigrants) n’ont qu’à rester chez eux, essayez cette fois de comprendre leurs motivations. Dîtes-vous que la mondialisation et ses conséquences (positives ou négatives) obligent les gens à partir (oui, on dit qu’on est mieux que chez soi). Que ce soit des Comores à Mayotte, du Maroc à l’Espagne ou de la France aux États-Unis, il y a cette recherche d’une vie meilleure. Je n’oublie pas qu’il y a tout un aspect politique qui joue, qui est peut-être même la cause de beaucoup de problèmes (je ne vais pas rentrer là dedans, je n’y connais pas grand-chose et ne suis pas légitime pour en parler). Pour tous ceux qui comprennent et qui militent pour aider ces hommes, ces femmes, et ces enfants, merci. On vous dit merci de redonner à l’Homme sa place d’être humain.

N’hésitez pas à partager vos expériences (et l’article) en commentaires. Un grand merci pour le temps accordé à cette lecture.

À très bientôt !

Nasyou.

contact.lesaventuresdenas@gmail.com