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Intimement touchée

On dit que si notre action peut aider ne serait-ce qu’une personne, alors elle en vaut la peine. Mais serait-ce égoïste de vous dire que la première à qui ça aide de vous partager mes pensées, c’est sans doute moi.

Les filles, je vous ai entendu quand vous m’avez dit que ça vous fait du bien de me lire. Alors avançons ensemble, dans la joie et la tristesse. D’ailleurs, n’hésitez pas à me raconter vos histoires, si bien sûr vous souhaitez les partager et peut-être vous aider à votre tour.

Le temps du constat

Pour aujourd’hui, je vais vous parler de mon ressenti actuel sur ma vie de maman. Plus particulièrement de ma relation avec mon fils. À l’instant où j’écris ces quelques mots il dort dans mes bras. Je pourrais le porter ainsi jusqu’à pas d’heure s’il en ressent le besoin. Moi je le ressens.

Voilà déjà 18 mois que notre aventure a commencé. 9 mois passé dans le stress et la peur de le perdre. 9 mois pendant lesquels je me demandais quelle genre de mère j’allais devenir. Mais je réalise que ces choses là ne se prévoient pas. Elles s’apprennent avec le temps. On s’adapte, à lui, à nos propres capacités, à nos proches. Autrement dit dit, c’est tout notre environnement qui le détermine.

Pendant 7 mois c’était mon pied sa poussette. Quasiment du lever au coucher c’était nous deux. Bien sûr il y a son père, notre famille, mais je vous parle là de notre relation mère-fils. En allaitement exclusif depuis sa naissance, je me sentais utile, presque indispensable à son bien être, à sa survie. Mais c’est avoir tord et se donner du pouvoir que de penser qu’une personne, même notre propre sang puisse dépendre de nous à 100%.

Une déchirure nécessaire

Cela fait déjà deux mois que mon petit soldat a commencé à découcher. Il a la chance d’avoir ses grands parents à proximité, alors il en profite, eux aussi. C’est tellement beau et touchant de constater l’amour qu’ils lui portent. Cet attachement à ce petit être qu’ils ont tant rêvé avoir dans leurs bras. L’aventure était longue et difficile mais seul le résultat compte n’est-ce pas?

Je disais, deux mois qu’il fait des allers-retours. Deux mois qu’il a donc commencé à prendre du lait infantile. Nous avions introduit sa diversification alimentaire depuis ses quatre mois. Ce n’était donc pas compliqué pour lui de ne pas avoir pour seule nourriture la délicieuse tétée de sa petite maman. En effet, ce n’était pas difficile pour lui. Non. Mais ça l’était beaucoup pour moi. J’avais beau lui tirer son lait, ce n’était plus la même chose. J’ai eu l’impression que notre complicité était mise à mal. Vous pensez peut-être que j’exagère mais non. Ceci dit, quand il me voit il sursaute, me sourit, se dirige vers moi, alors ça me rassure.

Oui, ça me rassurait jusqu’à ce que je réalise brusquement que ça y est. L’inévitable est déjà arrivé. Plus de lait, il n’en ressent plus le besoin. Bon il faut dire qu’il mange de bons petits plats (pas si bons pour nous les grands). Mais plus sérieusement, j’ai l’impression que le cordon a été coupé une deuxième fois et ça m’a profondément touché. Mon bébé est sevré.

J’avais arrêté de travailler car mes horaires ne correspondaient pas vraiment à ma nouvelle vie de jeune maman. Parce qu’il était indispensable pour moi d’être présente pour mon fils. Parce que je ne voulais pas non plus perturber le bon fonctionnement de mon lieu de travail, preuve en est d’ailleurs que personne n’est indispensable. Mais maintenant qu’il n’a plus besoin de moi H24, du moins pas autant qu’à ses premiers mois, c’est moi qui suis perturbée.

Une grosse remise en question

J’ai l’impression que ma vie a perdu son sens, je me cherche. Ce temps que je n’avais pas avant, je ne sais pas quoi en faire maintenant. J’ai tellement de projets pourtant, mais par où commencer? J’ai besoin d’occuper mon esprit, mais par dessus tout me sentir utile. Travailler pour travailler n’est pas ma meilleure option je le sais. Alors il va falloir se bouger rapidement si je veux éviter la dépression. Mais ne suis-je pas déjà plongée dedans ? Ne suis-je pas dans le déni ? Vous l’aurez constaté, ça fait beaucoup d’interrogations. Sans doute la peur d’échouer, de ne pas faire ce qu’il faut.

Et vous les filles ? Comment avez-vous vécu votre séparation avec votre bébé ? Que ce soit pour retourner au boulot ou pour d’autres raisons. Arrivez-vous encore à ressentir cette émotion de votre première rencontre ? Comment gérez-vous ce rôle de maman? Je dis les filles en réalisant qu’on ne parle pas assez des supers papas.

Parfois je le regarde avec une pointe de nostalgie. Il a grandi si vite mon petit soldat. 9 mois, le temps qui a été le nôtre. Et maintenant 9 mois que c’est nous 2, non pas contre le reste du monde, mais avec lui. On dit qu’aimer c’est savoir laisser partir, moi je dis que t’aimer c’est laisser chacun t’aimer à sa manière, te porter, partager avec toi ces moments qui seront tes (beaux) souvenirs de demain.

Je remercie Dieu de nous permettre de te voir grandir en famille, mon fils, ma chair. Ta seule présence doit suffire à me motiver pour t’offrir le meilleur. Je t’ai voulu et tu ne m’a rien demandé. Alors j’espère ne pas te décevoir et plus fortement, que tu m’aimeras autant que je t’aime. Mon champion, futur grand frère…

Amicalement,

NasYou.

Nos premiers pas, nos premiers mois.

Sans une longue introduction je suis prise d’une envie de m’exprimer, d’écrire ce que je ressens à cet instant. Et c’est en m’adressant à mon petit garçon que je regarde dormir que je le fais.

Je t’écris ceci comme pour me rappeler de ce temps. Pour le jour où j’aurais oublié les détails de nos débuts. Tu dors pendant que je rédige ceci. Une larme coule sans que je n’en connaisse la raison. Mais je sais qu’elle doit être belle car je n’ai mal nul part.

Mon bébé, mon petit soldat. Le temps est passé si vite tu sais. Je me revois encore sur ce lit de la maternité. 24h pendant lesquelles je n’ai fait que m’inquiéter. Mon col s’ouvrait à peine, plus le temps passait et plus j’avais mal. Alors j’ai fini par craqué je te l’avoue. Au bout de 8h de douleur, j’ai fini par la prendre, la fameuse péridurale. Je rêvais pourtant d’un accouchement naturel… Mais non, je n’ai pas échoué car tu es là. Grâce à Dieu nous en sommes sortis indemnes.

Oh non je n’ai pas oublié. Quelques cicatrices te caractérisent c’est vrai. Oui, car après plus de 30h pendant lesquelles tu as hésité à sortir, tu as enfin décidé de venir à moi, à nous. Mais tu as pris un tél élan qui t’a fait perdre beaucoup d’énergie à la ligne d’arrivée. Alors la belle équipe qui m’entourait a su réagir au bon moment. Quelques cuillères (qu’on appelle forceps dans le langage des grands) t’ont cueilli. Ainsi tu as quitté ton habitat pour rejoindre ce monde. Ce monde qui j’espère te conviendra, et te laissera de beaux souvenirs de ta vie ici bas.

Mais pourquoi ai-je une autre larme qui s’invite ? Oh mon fils. Il est peut-être trop tôt pour le dire mais tu grandis si vite. Je passe toutes mes journées avec toi depuis ce lundi là. J’ai pourtant l’impression d’avoir manqué une étape. Je ne dors pas quand tu dors comme je devrais le faire. Est-ce la peur qu’il t’arrive quelque chose qui m’effraie? J’imagine que les jeunes mamans passent par cette appréhension à un moment donné. Mais il faut bien que je me repose pour ensuite bien profiter de nos moments à deux.

Voilà que maintenant tu veux déjà t’asseoir, te tenir ton biberon. Voilà déjà que tu veux parler à tél point que ta voix j’en ai fait une sonnerie. Peut-être dans ton langage me dis tu des choses mignonnes. Même si j’ai parfois l’impression que tu me cries dessus aussi. Cela dit ton beau sourire m’apaise. Oui, tu souris très souvent, parfois même dans ton sommeil. J’aimerais tellement voir ce que tu vois, avoir ton innocence…

Enfin voilà… Dans peu de temps je dois reprendre mon activité professionnelle. Je me demande encore ce que je vais faire, comment je vais vivre notre séparation. M’occuper de toi est mon plus beau travail sache-le. Me pardonneras-tu pour mes absences ? Je l’espère car c’est maintenant pour toi que je donnerai tout de moi.

Tu dors encore, et je suis toujours là. Remplie d’inquiétudes, à me demander ce qui sera bon pour toi. La peur de t’abandonner, de rater des moments privilégiés. J’espère malgré tout être une mère à la hauteur. À la hauteur de mon désir de t’avoir, à la hauteur de tes attentes (sans exagérations n’est-ce pas). Allez, je vais essayer de fermer l’oeil car dans peu de temps tu vas réclamer ton tété puis rester éveillé jusqu’à pas d’heure. Je vais te supplier de te rendormir et tu me riras au nez. Eh bien je n’avais qu’à dormir quand tu dormais…

Vous est-il déjà arrivé de remettre toute votre vie en question à l’arrivée de votre enfant ? Au sens que vous voulez lui donner…etc.

Amicalement.

NasYou.